Le poids du business

Publié le 5 octobre 2008 Lecture : 2 minutes.

Au début des relations franco-angolaises, il y a de l’or noir, beaucoup d’or noir Présent depuis 1953 en Angola, Total n’a cessé de se développer. Aujourd’hui, le groupe français rivalise avec les majors américaines Chevron et Exxon. Il exploite environ 500 000 barils par jour (un tiers de sa production) sur le 1,9 million de barils qui sortent quotidiennement du sous-sol angolais. Et espère même passer à 850 000 barils par jour à l’horizon 2012, fort de ses réserves estimées à 3 milliards de barils. Un vrai pactole.
Premier producteur africain de brut – devant le Nigeria depuis mai 2008 – l’Angola n’en reste pas moins un eldorado à double tranchant, comme la France s’en est rendu compte à ses dépens en juillet 2004. Au plus fort des tensions autour de l’Angolagate, des permis d’exploitation sur les blocs 3 et 17 de Total, arrivés à expiration, n’ont pas été prolongés. Au bout de deux mois, les autorités angolaises sont revenues partiellement sur leur décision après l’engagement pris par Paris – selon la presse locale – de faire cesser les poursuites contre Falcone.
De fait, les relations économiques franco-angolaises sont en pleine croissance. De source douanière, les échanges ont augmenté de 30 % en 2007. Sur la même année, les importations françaises – essentiellement constituées d’hydrocarbures – se situaient à 1,7 milliard d’euros (contre 161 millions en 2000), tandis que les exportations représentaient 541 millions d’euros (contre 105 millions en 2000). Sixième fournisseur de l’Angola, la France voit ses exportations se diversifier sensiblement : les biens de consommation ont progressé de 5 % en 2007 ; + 42 % dans les cosmétiques et la pharmacie ; + 50 % dans l’équipement de maison et l’automobile ; + 10 % dans l’agroalimentaire. Bolloré (déjà présent dans le transport) envisage d’investir dans la cellulose ; Castel (qui possède déjà deux brasseries) compte investir 300 millions d’euros supplémentaires, tandis que Thales doit sécuriser les télécommunications de l’armée et de l’administration pour 140 millions d’euros.
Pour autant, la France n’est la seule à profiter de la formidable croissance angolaise (+ 21 % en 2007). La Chine est déjà présente dans le secteur des hydrocarbures. Le régime de dos Santos – qui est sorti renforcé des élections législatives de septembre 2008 – ambitionne de diversifier au maximum ses partenaires économiques. L’issue du procès pourrait bien peser dans la balance.

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