Le déni angolais

Publié le 5 octobre 2008 Lecture : 2 minutes.

Dès que son nom est apparu dans la procédure, le président José Eduardo dos Santos a réagi. Le 26 février 2001, dans un discours prononcé à Luanda, il dénonce « certains actes pratiqués par des agents de l’État français [qui] nuisent à la réputation des autorités angolaises et lèsent les intérêts du gouvernement ». Puis il énonce la thèse qui prévaut à Luanda : Pierre Falcone, mandataire de l’Angola, ne doit pas être inquiété. Un conseil assorti d’une menace à peine voilée : « L’amitié est comme une plante qui s’assèche si on ne l’arrose pas. »
Par deux fois, au moins, dos Santos n’hésite pas à écrire personnellement à ses homologues français Jacques Chirac (le 18 avril 2001) puis Nicolas Sarkozy (le 27 mai 2008). La colère du président angolais n’a d’égal que l’embarras des autorités françaises. Et l’intransigeance du juge d’instruction, Philippe Courroye.
En 2004, la tension est à son comble. Le 14 janvier, un mandat d’arrêt international vient frapper Pierre Falcone, qui partage son temps entre l’Angola, le Brésil, les États-Unis et Pékin. Nommé depuis le 10 juin 2003 ministre conseiller à la délégation permanente de l’Angola auprès de l’Unesco (avec, semble-t-il, l’accord de Paris), Falcone jouit d’une immunité diplomatique. Mais, pour le juge, cette dernière ne concerne que les activités de diplomate et pas celles – passées – de vendeur d’armes. La réplique de Luanda est immédiate : de février à juin 2004, le nouvel ambassadeur de France en Angola, Guy Azaïs, ne peut se faire accréditer, tandis que l’ambassadeur d’Angola en France, Ambrósio Lukoki, est rappelé à Luanda.
Élu président en mai 2007, Nicolas Sarkozy reprend le dossier avec le volontarisme qui le caractérise. Il se rend à Luanda le 23 mai 2008. Difficile de savoir ce qui s’est réellement dit entre les deux hommes. Quoi qu’il en soit, la justice française n’a pas cédé. Et les noms de dos Santos et d’une quinzaine de responsables angolais vont s’étaler dans la presse. Comme ce fut le cas au moment du procès Elf avec le Gabon.

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