Iran : adieu les sanctions

Publié le 5 octobre 2008 Lecture : 2 minutes.

Il n’est plus question de sanctions de l’ONU contre l’Iran. Le moment ne pouvait être plus mal choisi. Les sanctions adoptées jusque-là n’étaient pas bien méchantes, mais elles commençaient à donner des résultats et à inquiéter les ayatollahs de Téhéran. L’économie iranienne souffre considérablement malgré les revenus du pétrole. L’inflation a bondi à plus de 30 %. ?Le chômage s’aggrave, en particulier chez les jeunes et les diplômés. La sécheresse a eu de tels effets sur l’agriculture que le pays a été obligé d’importer du blé du Grand Satan. Les grandes villes sont victimes de coupures de courant, ce qui compromet également l’approvisionnement en eau. L’essence elle-même est rationnée en raison du manque de raffineries. Beaucoup d’Iraniens accusent le président, Mahmoud Ahmadinejad, qui se représentera dans neuf mois devant les électeurs, d’avoir provoqué une crise économique.

Mais à présent, avec l’aide de Moscou, le président iranien et son mentor Ali Khamenei, le Guide de la révolution islamique, peuvent respirer et répondre à leurs détracteurs que les sanctions seront bientôt levées. Or l’Iran avance « au grand galop » – selon l’expression du général Yossi Baidatz, le chef du renseignement militaire israélien – vers le seuil technologique où il sera en mesure de fabriquer sa première bombe atomique. L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a publié, l’autre semaine, un rapport qui confirme les estimations du ministère israélien de la Défense, à savoir que l’Iran dispose désormais du tiers de l’uranium enrichi nécessaire pour produire le matériel fissile d’une bombe atomique. En outre, des informations récentes ont révélé que l’Iran travaille à une ogive nucléaire qui pourrait être montée sur ses missiles Shihab.

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Après l’échec des négociations directes entreprises pour mettre un terme au programme nucléaire iranien, les États-Unis, la Grande-Bretagne, la France et surtout Israël (plus quelques pays arabes) ont joué la carte des sanctions, en espérant que l’Iran céderait à la pression des Nations unies. Mais ces espoirs ont été vains.
Personne ne sait si la nouvelle administration américaine, qu’elle soit républicaine ou démocrate, donnera son feu vert à une frappe militaire contre l’Iran. Israël, qui traverse lui aussi une grave crise politique, est confronté à un énorme dilemme. Doit-il lancer lui-même une frappe militaire, si limitée soit-elle, contre les installations nucléaires de la République islamique pour gagner un répit de quelques années, au risque de représailles iraniennes, ou bien accepter la fin de son monopole nucléaire au Moyen-Orient, et se résigner au rôle de témoin passif d’une course régionale aux armes nucléaires ?

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