Démission sous pression

Publié le 5 octobre 2008 Lecture : 1 minute.

Ahmed Sow a-t-il remis sa démission le 29 septembre – veille de l’Aïd – pour que son geste demeure aussi discret que possible ? Probablement. Mais si le ministre malien des Mines, de l’Énergie et de l’Eau pensait depuis longtemps à sortir du gouvernement, le président Amadou Toumani Touré (ATT) l’avait jusqu’à présent retenu. Pourquoi ce revirement ?
Mis en cause pour sa gestion entre 2005 et 2007 du Centre européen de l’entreprise (CDE), institution européenne consacrée à la coopération avec les pays d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP) dont il était le directeur (voir J.A. n° 2470), Sow n’avait pas plus de raisons de démissionner maintenant qu’en avril 2008. Une information judiciaire avait alors été ouverte en France pour un « éventuel conflit d’intérêts » concernant son rôle dans le financement de Fitina, une filature malienne, par la Banque européenne d’investissement (BEI).
« La justice est saisie depuis plus de six mois, et mon client n’est toujours pas mis en examen ! Cela signifie – comme nous l’affirmons depuis le début – que le dossier repose sur du vent, affirme Me Mamadou Ismaila Konaté, l’avocat d’Ahmed Sow. J’ai démissionné parce que la cabale orchestrée contre moi commençait à gêner l’action du gouvernement », explique l’ancien ministre. De fait, le Danemark se serait opposé au déblocage d’importants crédits d’aide pour des projets d’assainissement de l’eau. Une crispation qui, à la veille du voyage de Louis Michel, commissaire européen au Développement, prévu le 6 octobre à Bamako, aurait joué un rôle déterminant dans la démission du ministre. Qui a été remplacé au pied levé par Mamadou Igor Diarra, l’ancien dirigeant de la Banque internationale du Mali (BIM), encore auréolé de la privatisation réussie de cette dernière, le 25 juillet dernier.

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