Courrier des lecteurs

Eldorados
– Avec une situation économique désastreuse, les Africains éprouvent sans cesse le désir de quitter leur continent pour l’eldorado européen. Mais l’Europe, malgré sa pénurie de main-d’uvre dans bien des secteurs d’activité et le vieillissement de sa population, maintient les portes et frontières de son sol fermées.
Au lieu de rester dans l’obsession de gagner à tout prix le sol européen, les Africains se doivent de comprendre qu’il y a d’autres contrées géographiques au monde où ils peuvent être accueillis et immigrer légalement, à l’exemple du Canada, de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande. C’est alors à eux d’enclencher la procédure d’immigration.
Yves Malonga-O’Learly, Brazzaville, République du Congo

Kadhafi, grand Africain
– Je vous adresse cette lettre pour témoigner ma considération au « Guide » de la révolution libyenne, Mouammar Kadhafi. Depuis fort longtemps, ce grand Africain s’est soucié de l’intégration tant régionale que continentale. À plusieurs reprises, il a prié les dirigeants algériens, tunisiens, égyptiens de former un ensemble nord-africain fort, parlant d’une même voix. Si cela n’a pas abouti, on reconnaîtra qu’il n’a pas ménagé ses efforts pour parvenir à ce but.
Aujourd’hui, si on parle de l’Union africaine, le mérite lui revient en premier lieu. Lors des assises de l’Union africaine, il a milité pour parvenir à l’unité africaine sur le plan de la défense, sur l’union monétaire, sur l’union politique. Les Américains, les Russes et les Européens uvrent pour former des ensembles forts. J’espère qu’un jour cette unité africaine verra le jour, et ce sera dans l’intérêt suprême de tous les Africains.
André Rukangira Rusimtamugabo, Kigali, Rwanda

Ce que peut faire Konaré
– L’article intitulé « Que fait Konaré ? » (J.A. n° 2481), a eu en moi quelques résonances. Il recrée l’ambiance panafricaniste dans laquelle baignèrent les États africains à leur accession à l’indépendance. Plusieurs regroupements régionaux se sont faits et défaits, à l’instar de l’éphémère union Ghana-Guinée-Mali (de Kwame Nkrumah, Sékou Touré et Modibo Keita).
Depuis, toutes les Constitutions du Mali furent marquées du sceau de cette union. Jusqu’à la dernière, dans son article 117, qui stipule que ce pays « peut conclure avec tout État africain des accords d’association ou de communauté comprenant abandon partiel ou total de souveraineté en vue de réaliser l’unité africaine ».
Alpha Oumar Konaré, avec l’expérience de ses dix années de pouvoir et sa connaissance du personnel et du jeu politiques maliens, peut encore apporter une contribution efficace à la rénovation politique en cours et à l’évolution économique et sociale de son pays.
Je garde de lui le souvenir d’un jeune homme fringant, au contact facile, à la voix grave et pleine de chaleur et qui forçait le respect, savait respecter les autres.
Yadji Sangaré, Montreuil, France

Impunité israélienne
– Comme l’Indien d’Amérique le fut au bon vieux temps du Far West, un bon Palestinien aux yeux des Israéliens ne peut être qu’un Palestinien mort. Combien en faudra-t-il pour que s’indigne, une fois pour toutes, une communauté internationale toujours prompte à s’émouvoir pour une victime israélienne ? C’est au centuple que s’exerce la vengeance de l’État hébreu dans la bande de Gaza ! Et la Ligue arabe, quand elle ne brille pas par son atonie, fait ce qu’elle sait faire de mieux : palabrer sous les dorures des palais d’Orient ou pleurer dans les couloirs feutrés de l’ONU. Quant à l’appel à la retenue, complaisamment lancé par la communauté internationale à chaque opération de représailles menée par Tsahal dans les Territoires palestiniens, il revient à un « permis de tuer » pour Israël, avec l’impunité en prime. Une impunité de soixante ans
Ali Darhlal, Talence, France