Bongo à l’amende

Publié le 5 octobre 2008 Lecture : 1 minute.

La cour d’appel de Bordeaux a, le 29 septembre, confirmé la condamnation d’Omar Bongo Ondimba. Le président gabonais devra rembourser la somme de 457 347 euros à Thierry Cardona, fils d’un ressortissant français qui, il y a treize ans, était en affaires avec lui.
En 1995, René Cardona, patron des Pêcheries du port à Libreville, vend son entreprise à la société Grande Pêcherie du port-môle (GPPM), détenue par Omar Bongo Ondimba et trois membres de sa famille. Très vite, un sérieux différend éclate. Cardona est accusé d’avoir surévalué les actifs cédés à la GPPM, qui porte plainte pour escroquerie. Inculpé en juin 1996, il est incarcéré à la prison de Gros-Bouquet. À l’époque, une épidémie de fièvre hémorragique Ebola y sévit (on recensera une dizaine de victimes parmi les détenus). Très inquiet, Thierry Cardona signe un ordre de virement de 300 millions de F CFA (457 347 euros) sur le compte personnel d’Omar Bongo Ondimba. Son père est libéré cinq jours plus tard.
Les juges bordelais ont donc considéré que ce versement « indu » devait faire l’objet d’une restitution. Une victoire pour l’avocat de Cardona, qui a également obtenu le paiement des intérêts depuis 1996. Les défenseurs du président gabonais ont décidé de se pourvoir en cassation. Pour eux, la somme versée ne l’a pas été indûment puisque le litige a fait l’objet d’une procédure au Gabon. Le seul tort de leur client a été de percevoir cette somme d’argent en son nom propre, alors qu’elle aurait dû être versée sur le compte de la GPPM, dont il est le principal actionnaire. Un mélange des genres qui, pour Me François Meyer, n’a rien de choquant : « La chose est fréquente en Afrique », estime-t-il. Reste à en convaincre les magistrats français.

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