Ahmed Tidiane Souaré en première ligne
Publié le 5 octobre 2008 Lecture : 1 minute.
Les traits tirés, le regard lourd, le verbe laborieux Ahmed Tidiane Souaré, nommé Premier ministre le 20 mai, ne peut cacher sa fatigue. À des milliers de kilomètres de chez lui, à Paris, où il s’est arrêté au retour de la 63e session de l’Assemblée générale des Nations unies à New York, il n’a pu se soustraire aux chicaneries politiques de Conakry. Entre un coup de fil l’informant des dernières manuvres de ses « adversaires » – le clan formé par Ibrahima Kassory Fofana, Fodé Bangoura et Chantal Cole – et un autre appel l’informant sur la situation dans les quartiers populaires de Conakry, dernièrement en proie à des émeutes contre les coupures d’eau et d’électricité, il n’a pas eu le temps de récupérer.
« C’est dommage qu’on se trompe toujours de combat en Guinée, confie-t-il. Je perds mon temps à me défendre contre certains comploteurs, alors qu’une tâche immense m’attend : redresser un pays mal en point où tout est urgent. »
Souaré a quand même quelques motifs de satisfaction. À New York, il a pu s’entretenir avec le directeur général du Fonds monétaire international (FMI), Dominique Strauss-Kahn. Les deux hommes ont notamment abordé la mission du FMI arrivée à Conakry à la mi-septembre. Le Premier ministre a pu faire son bilan : son gouvernement a réduit ses dépenses, a évité de recourir à la planche à billets, et n’a pas contracté de nouvelles dettes.
En dépit d’un contexte difficile, Souaré veut convaincre qu’il peut encore agir et fait la liste des chantiers en cours : les états généraux de l’éducation du 10 au 13 octobre, puis, dans la foulée, le forum minier du 13 au 14. Il parle aussi de l’imminente construction par les Chinois d’une centrale thermique à Conakry et des forages auxquels va procéder une société allemande en attendant une solution définitive à la distribution d’eau Même s’il est assiégé, le Premier ministre tient bon. Pour le moment.
