Relancer l’agriculture

Publié le 5 août 2007 Lecture : 1 minute.

A l’indépendance, en 1960, le Congo cultivait du coton, du sucre, du thé, du cacao destinés à l’exportation ; pour nourrir ses populations, il produisait manioc, riz, banane plantain, maïs et arachide. Aujourd’hui, le lien entre ruraux et urbains s’est érodé parce que la production agricole reste généralement sur place, faute d’être transportée en ville, tandis que les urbains se nourrissent surtout de biens importés. À cela plusieurs raisons.

D’abord une aberration. Le Congo est l’un des seuls pays au monde où l’on taxe les intrants agricoles nécessaires au paysan pour produire, alors que de nombreux produits alimentaires importés ne le sont pas. À cette aberration s’ajoutent les barrages placés par des militaires et policiers le long des chemins empruntés par les produits agricoles en route vers la ville, afin de prélever leur part – puisqu’ils ne sont guère payés. Le prix du poisson entre le lieu de pêche et le client urbain est ainsi multiplié par 20 ! Enfin, le manque de voies de communication assène le coup de grâce à la production agricole. Après avoir vu quelques récoltes pourrir sur place faute de moyens de transport pour les évacuer vers les centres urbains, le paysan cesse de cultiver plus que ce qui est nécessaire à sa propre subsistance.

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Le Congo n’a jamais bénéficié de véritable politique agricole, ce qui a contribué à entretenir l’exode rural. Mais le phénomène n’est pas récent : déjà avant la guerre, celui-ci était lié largement à la disparition des écoles et à celle des hôpitaux de brousse : la première efface tout espoir d’un avenir meilleur pour les enfants ; la seconde vulnérabilise les familles paysannes en mettant la survie des leurs à la merci d’une simple crise de malaria.

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