L’Afrique soutient « DSK »

Publié le 5 août 2007 Lecture : 2 minutes.

La tournée mondiale de Dominique Strauss-Kahn destinée à présenter sa candidature à la direction du Fonds monétaire international (FMI) a commencé, le 28 juillet. Par l’Afrique. L’ancien ministre français de l’Économie et des Finances (1997-1999) s’est successivement rendu en Afrique du Sud et au Mozambique, où se tenait une réunion des ministres des Finances et des gouverneurs des banques centrales du continent.
« Le monde a changé, il n’est plus comme il y a cinquante ans. Des pays comme le Brésil, l’Inde ou l’Afrique du Sud ont besoin d’une plus grande considération », a déclaré « DSK », pour bien montrer sa volonté d’accorder une place plus importante aux « pays émergents ».
Ce qui est en jeu, avant tout, c’est la règle non écrite qui réserve la direction du FMI à un Européen et la présidence de la Banque mondiale à un Américain. Mais pas seulement. Les questions de la représentation des pays pauvres au conseil d’administration, de la revalorisation de leurs droits de vote et de l’adoption d’un mode de décision plus collégial font également débat.
Si Strauss-Kahn n’a officiellement donné aucun détail sur les réformes qu’il envisage, ses nombreux entretiens bilatéraux, « en anglais et sans traducteur », fournissent un certain nombre d’indications. « Nous pensons qu’il apportera énormément au travail du FMI, en améliorant notamment le système de gouvernance », a estimé le président sud-africain Thabo Mbeki.
Lors de la visite à Dakar, le 26 juillet, de Nicolas Sarkozy, le président Abdoulaye Wade avait été le premier à soutenir la candidature de DSK : « Il sera très attentif aux problèmes du Tiers Monde et, plus particulièrement, aux problèmes africains », avait estimé le président sénégalais. Depuis, ses alter ego béninois et malien lui ont emboîté le pas.
« DSK a laissé un très bon souvenir en Afrique, rappelle l’un de ses proches. Lorsqu’il était à Bercy, il avait fait forte impression lors des réunions des ministres de la zone franc et avait manifesté une forte implication. Entre Mbeki et lui, il y a une réelle convergence de vues sur le thème de la troisième voie, chère aux sociaux-démocrates. »
Bref, rassurant les marchés financiers tout en affichant sa volonté d’en réguler les excès, représentant une nation riche, mais soucieux de rééquilibrer le rapport des forces au profit des plus pauvres, Strauss-Kahn paraît avoir le profil idéal pour le poste. Le 26 juillet, il a obtenu le soutien d’Henry Paulson, le secrétaire américain au Trésor. Le 1er août, à Brasília, il a eu un entretien « cordial » avec le président Inácio Lula da Silva. Au cours des prochaines semaines, il se rendra en Inde, en Chine, en Arabie saoudite, au Japon, en Corée, au Mexique et en Argentine. Et, peut-être, en Russie et au Chili
Les vingt-quatre administrateurs, qui représentent les 185 pays membres, éliront le futur patron du FMI en septembre. Pour l’instant, Strauss-Kahn est le seul candidat.

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