Airbus-Boeing : bons baisers de Russie

Publié le 5 mars 2006 Lecture : 1 minute.

Les deux premiers avionneurs mondiaux proposent des milliards de dollars de participation industrielle en Russie pour décrocher un gros contrat avec Aeroflot. L’enjeu à long terme est encore plus important. Airbus estime que la Russie aura besoin de 600 nouveaux avions dans les vingt prochaines années et évoque déjà la possibilité d’une association à hauteur de 25 milliards de dollars avec le gouvernement russe pour concevoir un nouvel appareil. Boeing se propose d’investir 3 milliards de dollars dans la recherche et l’équipement en plus des 2,5 milliards de dollars qu’il a déjà mis au pot. Ces manuvres sont autant défensives qu’offensives. Car la Russie a l’ambition de relancer elle-même son industrie aérospatiale, qui a dépéri depuis la chute de l’Union soviétique. Le président Vladimir Poutine prépare actuellement la fusion de toutes les compagnies aériennes russes pour en faire un groupe unique contrôlé par l’État. Il est infiniment probable qu’il va investir beaucoup d’argent pour que les Russes volent à nouveau et concurrencent Airbus et Boeing. Est-il de bonne guerre pour les deux constructeurs occidentaux de mettre aussi facilement leur expertise à la disposition des Russes ? Ce serait une bonne raison pour l’Europe et l’Amérique de régler enfin leur conflit sur les subventions publiques. Un accord négocié, plutôt qu’une interminable bataille juridique, fixerait de nouvelles règles qui pourraient également s’appliquer aux Russes et à ceux qui nourriraient des ambitions comparables.

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