Mon marathon au Sahara

Publié le 5 février 2006 Lecture : 3 minutes.

Jeudi 29 décembre, 9 h 30, Zelfana, nord du Sahara algérien. Départ de la sixième édition du Marathon des dunes ou plutôt du Marathon « fractionné » des dunes. D’une longueur totale de 42 kilomètres, cette épreuve est en effet répartie sur trois jours selon la formule suivante : course de 13 à 15 kilomètres le matin, tourisme l’après-midi. Un bon moyen, si l’on est quelque peu entraîné, de conjuguer passion sportive et découverte de nouveaux horizons. Autour de Zelfana puis d’El-Atteuf à Ghardaïa, deux premières étapes relativement faciles. Quelques passages dans les dunes, mais l’essentiel du parcours se déroule dans des palmeraies ou sur la route. En fait, la véritable surprise, pour un coureur habitué à l’indifférence des publics européens, c’est l’intérêt passionné des habitants pour cette compétition : toute la ville est dehors pour encourager les coureurs et coureuses, du premier jusqu’au dernier.
Troisième étape : le plat de résistance, dans les dunes autour de Mansourah. Sur ce type de terrain, on cherche constamment le meilleur appui, le sable un peu plus dur ou le terrain rocailleux pour allonger la foulée. Le paysage est grandiose, mais débutants s’abstenir ! Les écarts se creusent et les mètres gagnés – ou perdus – comptent double dans de telles conditions. Mais c’est ce niveau de difficultés que viennent chercher les participants et qui font tout le charme de l’épreuve !
Le palmarès masculin reflète la supériorité des coureurs algériens, Abed Boualem décrochant la première place, tandis que le trophée féminin revient à la Française Isabel De Abreu. Un seul regret dans ce classement : l’absence de coureurs marocains, tunisiens ou originaires d’Afrique subsaharienne, la totalité des compétiteurs étant algériens ou européens. Avis aux coureurs du continent pour renforcer le caractère international de ce marathon lors de la prochaine édition !
Toutes les épreuves se déroulent au cur de la vallée du M’Zab, inscrite sur la liste du Patrimoine mondial de l’Unesco. Avantage non négligeable de cette superbe région : la quasi-absence de touristes dans le paysage ! Ainsi Beni Isguen a parfaitement conservé son caractère traditionnel, avec son dédale de rues et de petites échoppes. À voir absolument : le souk traditionnel, situé sur la place centrale, où l’on vend à la criée animaux et objets en tout genre, du téléviseur à la boîte de vitesses d’occasion en passant par le réveille-matin.
Autre localité à visiter en priorité : El-Atteuf, la plus ancienne ville du M’Zab. Étonnement garanti dans la palmeraie où l’on découvre des vaches broutant une herbe digne des pâturages normands. Puis, retour dans le passé lorsque l’on découvre la ville, bâtie sur une colline, dominée par la mosquée. Les femmes, entièrement voilées de blanc, ne laissent apercevoir que leurs yeux, les hommes sont tous coiffés d’une chéchia blanche. Un tableau magnifique, digne de Delacroix, mais il faut se contenter d’admirer en évitant de photographier.
Quant au souk de Ghardaïa, c’est un véritable marché, et non un étalage d’objets pour touristes, avec des amoncellements de fruits et de légumes superbes, de vêtements, de bijoux. L’encombrement y est permanent, mais on est reçu avec une extrême courtoisie et une grande réserve de la part des habitants et des commerçants.
Au final, ce Marathon des dunes est une réussite tant sur le plan sportif que touristique, grâce à une organisation qui sort des sentiers battus en permettant à des coureurs de tous niveaux de se rencontrer dans un cadre unique. Parmi eux, des individus hors du commun, comme cet Italien de 50 ans qui compte 601 marathons à son actif et a pour objectif d’en courir un millier !
Quelques conseils pratiques si vous souhaitez participer à la prochaine édition qui se déroulera du 28 décembre 2006 au 1er janvier 2007. Sachez que, compte tenu des lieux où se déroule la compétition, l’hébergement est spartiate. Les nuits sahariennes étant froides en décembre, prévoir duvet ou sac de couchage et vêtements chauds. Se munir d’un nécessaire complet de toilette, de barres énergétiques et de biscuits secs. Enfin, si vous préférez célébrer le 1er janvier au champagne plutôt qu’au thé à la menthe, pensez à amener votre bouteille ! Pour plus de renseignements, www.marathondunes.com

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