Égypte : drôle de pyramide

Publié le 5 février 2006 Lecture : 1 minute.

Le pays le plus peuplé du monde arabe se classe aujourd’hui au troisième rang du continent africain : avec ses 74 millions d’habitants en 2005, l’Égypte se situe derrière le Nigeria (132 millions) et l’Éthiopie (77 millions). Grâce à un taux de croissance démographique légèrement inférieur à 2 %, le pays des Pharaons, dont les origines africaines ont été démontrées par feu Cheikh Anta Diop (voir pp. 98-99), sera, dans les décennies à venir, distancé par la RD Congo et l’Ouganda. En 2050, il sera le dernier des cinq pays africains comptant une population supérieure à 100 millions : Nigeria (258), RDC (177), Éthiopie (170), Ouganda (127) et Égypte (126). Il représentera alors 50 % de la population de l’Afrique du Nord, contre 46 % aujourd’hui. Mais l’évolution de sa composition démographique sera très particulière : alors que les autres pays maghrébins connaîtront une diminution nette de la part des jeunes (voir J.A.I. n° 2351), l’Égypte verra un tassement des différentes classes d’âges de telle sorte que la pyramide se transformera en cylindre. L’importance actuelle des tranches 0-14 ans (35 % de la population) gonflera, en toute logique, les tranches supérieures. D’ici à 2050, les groupes d’âges successifs (de 0 à 54 ans) auront quasiment la même taille : 7 % à 8 % de la population totale pour chaque tranche de cinq ans.
Ce nivellement par le bas aura pour conséquence un accroissement de la part des personnes âgées de 55 ans et plus : de 9 % en 2005 à 26 % en 2050. Une telle transformation radicale de la société implique, au niveau de l’État, des choix sanitaires, éducatifs et économiques d’une grande sagacité pour éviter, c’est le cas de le dire, un conflit de générations.

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