Quartier latin : couscous versus moussaka

Publié le 4 décembre 2005 Lecture : 1 minute.

Que reste-t-il du Quartier latin d’antan, théâtre des amours estudiantines et des révoltes de jeunesse ? Aux alentours de « l’îlot Saint-Séverin », le célèbre Caveau de la Huchette, premier club de jazz de Paris, et le Petit Théâtre de la Huchette, où l’on joue Ionesco depuis près d’un demi-siècle, font toujours partie du décor. Mais les commerces
maghrébins ont pratiquement disparu.
Jadis, c’était le haut lieu du couscous traditionnel ou du casse-croûte tunisien, incontournable pour les étudiants nordafricains gagnés par le mal du pays et les amateurs de cuisine exotique. El-Djazaïr, cabaret de musique arabe et de danse du ventre, et Le Tam Tam, une boîte de nuit jadis tenue par le père de la chanteuse égypto-algérienne Warda, dont elle était une habituée, sont devenus des restaurants grecs. Le célèbre Chez Hamadi a quitté la rue de la Huchette pour se replier rue Boutebrie, toujours dans le 5e. Ali Ghrab, son cuisinier, a perpétué la tradition en rachetant l’affaire tandis que les enfants de Hamadi ont lancé Le Salammbô, non loin de là. « Il reste sept commerçants nord-africains dans le quartier, alors que dans le temps nous en représentions près de 90 % », regrette Ali Ghrab. Comment expliquer ces départs ? « Il y a ceux qui ont pris de l’âge et dont les enfants ne voulaient plus rester dans le métier », explique-t-il. Il y a aussi, ajoute-t-il, le fait que les Grecs, qui disposent d’un meilleur accès au crédit que les Maghrébins, sont venus en masse avec de grands moyens financiers et ont racheté
les baux.

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