Sale temps pour Abdallah

Publié le 4 novembre 2007 Lecture : 1 minute.

Abdallah d’Arabie saoudite se souviendra de sa visite au Royaume-Uni, la première d’un souverain wahhabite depuis vingt ans. Ni la reine Elisabeth II, qui lui a offert un somptueux banquet à Buckingham Palace, ni le Premier ministre Gordon Brown, qui l’a longuement reçu le 31 octobre, n’ont réussi à dissiper une pénible impression de malaise. Brocardé par la presse et les ONG, boycotté par Vince Cable, le chef de l’opposition libérale démocrate, sifflé par des manifestants, le roi a pu mesurer la piètre opinion que les Britanniques ont de sa personne et de son pays, présenté comme une monarchie féodale, corrompue et sanguinaire. La veille de son arrivée, l’un de ses bourreaux avait décapité, au sabre et en public, deux condamnés reconnus coupables de meurtre.
Mais il n’y a pas que les droits de l’homme. L’image du royaume a été gravement affectée par le scandale Yamamah, du nom d’un contrat de vente d’armes, qui, dans les années 1980, donna lieu au versement au prince Bandar, ancien ambassadeur à Washington, d’un pot-de-vin de 87 millions de dollars. Par crainte de laisser échapper le « marché du siècle » – la vente aux Saoudiens de 72 Eurofighters pour 9 milliards de dollars -, Tony Blair n’hésita pas, en décembre 2006, à demander à la justice d’abandonner les poursuites. La vente a finalement eu lieu en septembre dernier.
Dans une interview accordée à la BBC quelques jours avant sa visite, Abdallah a contribué à alourdir l’atmosphère en reprochant aux responsables britanniques de n’avoir tenu aucun compte d’informations transmises par les services saoudiens concernant un risque d’attentat à Londres. Le patron du MI5, le contre-espionnage britannique, jure pour sa part ne pas se souvenir d’un quelconque renseignement qui aurait permis de prévenir la tragédie du 7 juillet 2005.
Abdallah a tenté d’oublier ses déboires au Vatican, où, le 6 novembre, il devait rencontrer Benoît XVI. Une première entre un pape et un souverain saoudien. Riyad et le Saint-Siège n’entretiennent pas de relations diplomatiques.

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