Que les grosses fortunes lèvent le doigt !
Publié le 4 novembre 2007 Lecture : 1 minute.
Les dirigeants des pays du Golfe aiment jongler avec les milliards (de dollars) et les projets pharaoniques. Mais dès qu’on s’intéresse à leur fortune personnelle, l’affaire tourne à l’aigre. Le 14 septembre, le magazine américain Forbes a publié, comme chaque année, son palmarès des monarques les plus riches du monde. Dans les émirats pétroliers, personne n’a bronché : rédigé en anglais, le texte était difficilement accessible aux non-initiés. Aucun journal arabe n’a repris l’information.
Seule exception : Forbes Arabia, dont les droits ont été achetés, en 2004, par un groupe de presse local (de Dubaï, en l’occurrence), comme l’ont été toutes les autres versions étrangères du magazine américain (Forbes Israel, Forbes China, Forbes Turkey). Le mensuel Forbes Arabia, qui tire à 17 000 exemplaires, s’est jusqu’ici distingué par des couvertures consacrées à Seif el-Islam Kadhafi et autres sujets de nature à ne fâcher personne dans les pétromonarchies du Golfe. Jusqu’à ce que le directeur de la publication ait l’imprudence de faire traduire le classement de Forbes et de lui consacrer deux pages dans l’édition du mois d’octobre. Aussitôt, le couperet saoudien est tombé : le mensuel a été censuré. Et le classement en arabe a disparu des kiosques et d’Internet.
Sur les quinze monarques recensés par Forbes, six sont originaires du Golfe. Les voici :
– Cheikh Khalifa Ibn Zayed Al Nahyane, 59 ans, président des Émirats arabes unis (EAU) et émir d’Abou Dhabi, 21 milliards
– Abdallah Ibn Abdelaziz, 83 ans, roi d’Arabie saoudite, 19 milliards
– Cheikh Mohamed Ibn Rached Al Maktoum, 57 ans, vice-président et Premier ministre des EAU, émir de Dubaï, 16 milliards
– Cheikh Hamad Ibn Khalifa Al Thani, 55 ans, émir du Qatar, 1 milliard
– Cheikh Sabah Al Sabah, 78 ans, émir du Koweït, 500 millions
– Qabous Ibn Saïd, 66 ans, sultan d’Oman, 500 millions
