Nidal Saab

Le peintre franco-libanais explore les styles et les techniques. Écritures, symboles nourrissent son inspiration.

Publié le 4 novembre 2007 Lecture : 2 minutes.

Sourire franc, allure décontractée, grand et mince, Nidal Saab (43 ans) est le modèle même de l’autodidacte polyglotte. Mais il est surtout un artiste peintre qui s’ingénie à transcender les genres et les frontières. Né en Syrie de parents libanais, naturalisé français, il parle arabe, espagnol, français – langue découverte tardivement, après son arrivée en France en 1990 – et possède quelques solides notions d’anglais glanées au gré de ses voyages le tout mâtiné d’un accent oriental des plus mélodieux.
Paradoxalement, c’est le langage plastique que Nidal Saab a choisi comme mode d’expression privilégié. L’abstrait, en particulier. Un art qu’il évoque à la fois avec exaltation et pudeur. « C’est au Panamá, en 1998, que j’ai commencé à peindre mes premières toiles, précise-t-il. Ce fut comme une pulsion, un jaillissement intérieur. » En effet, grand voyageur devant l’Éternel, il a parcouru le monde, séjourné une année en Grèce, puis une autre au Panamá et encore une au Sénégal. Destination prévue en 2008 : les États-Unis (Texas).

Sa passion du voyage, sa quête incessante de la nouveauté et de la découverte le font succomber aussi bien à la diversité des paysages qu’à la magie des couleurs qui les composent. Et le mènent tout naturellement à explorer différents styles de peinture et diverses techniques (peinture à l’huile, acrylique, collage, aquarelle, etc.). En 2000, lors des Rencontres internationales des arts à Ziguinchor (Casamance) puis à la Biennale de Dakar, Nidal représente le Liban en exposant quarante-cinq toiles de sa série Vision d’Afrique. « La lumière, les couleurs, les écritures et les symboles de ce continent nourrissent mon inspiration. »
De retour à Paris, il décide de se consacrer pleinement à la peinture. Entre 2001 et 2005, il suit des cours à l’atelier des Beaux-Arts, suivis d’une formation de peintre-décorateur à l’école Mikado où il se perfectionne dans les techniques du trompe-l’il, mettant alors son goût de la peinture et des couleurs au service de la décoration d’intérieur.
En parallèle, l’artiste explore d’autres sources d’inspiration, s’initie à divers styles picturaux, à l’instar de la calligraphie arabe dont les signes ou cryptogrammes enchâssés à l’intérieur de ses tableaux préfigurent déjà l’intérêt. Ses uvres vont cependant au-delà du figuratif. Habitées par une profusion de couleurs vives et incandescentes, elles exaltent les éléments de l’univers tout entier comme force de jaillissement et de vie – à l’instar de son tableau éloquemment intitulé Big Bang.
Son uvre, « superficielle par profondeur » comme dirait Nietzsche, oscille entre légèreté et pesanteur. Elle reflète tantôt une inquiétude étouffée, tantôt un enthousiasme exacerbé, qui donnent à la matière sa pleine lumière ou, au contraire, une facette plus sombre. Son style se caractérise par une inspiration métissée et un foisonnement chromatique qui saturent l’espace de la toile.

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Du 22 novembre au 2 décembre prochains, le grand public et le marché professionnel pourront apprécier son uvre au Grand Palais*. Nidal Saab participe à l’un des grands événements internationaux : le Salon des artistes indépendants « ART en capital ». C’est dans la nef tout juste restaurée et dédiée aux expositions collectives du prestigieux bâtiment que l’on pourra contempler son tableau intitulé Évasion. Beau programme en perspective !

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