Libye : Kadhafi touche au but

Publié le 4 novembre 2007 Lecture : 1 minute.

Depuis la fin de l’embargo international et le règlement définitif, en janvier 2004, de l’affaire de l’attentat de 1989 contre un DC-10 d’UTA, onze responsables français de premier plan se sont rendus en visite officielle à Tripoli. Et quatre libyens à Paris. Côté français, les voyages les plus importants ont été ceux de Jacques Chirac (en novembre 2004) et de Nicolas Sarkorzy (en octobre 2005, en tant que ministre de l’Intérieur, puis en juillet dernier). Côté libyen, outre les visites jamais annoncées (parce que non officielles) des enfants Kadhafi et des responsables du renseignement (Moussa Koussa et Ahmed Kaddaf Eddam), on ne recense que trois visites haut de gamme : celle du chef du gouvernement (avril 2004), puis celles des ministres des Finances (novembre 2004) et des Affaires étrangères (juillet 2007).
Depuis une visite privée à Paris, en 1973, le « Guide » libyen rêve de fouler à nouveau le sol de France, un pays avec lequel il a parfois été en guerre (au Tchad) et souvent en opposition ouverte (notamment à propos des bases militaires en Afrique). Les tensions étant apaisées, il a sorti de prison les infirmières bulgares et le médecin palestinien pour les remettre à Cécilia Sarkozy, venue spécialement à Tripoli (24 juillet 2007), et vient de proposer ses bons offices dans l’affaire de l’Arche de Zoé (voir pp. 67-69). Mieux, les portes du marché libyen sont désormais grandes ouvertes aux entreprises françaises. Résultat : Mouammar Kadhafi se rendra – enfin – en visite officielle à Paris au cours de la première quinzaine du mois de décembre.
Plusieurs gros contrats sont en jeu dans le transport aérien (commande de 20 Airbus), l’armement (remise en état de 12 Mirage, sur les 140 livrés dans les années 1970, et, surtout, achat d’une quinzaine de chasseurs Rafale), les travaux publics, le nucléaire, les hydrocarbures et les services (télécoms, tourisme, finance). Le volume du commerce extérieur libyen a doublé entre 2004 et 2006 (de 1,2 à 2,4 milliards d’euros), mais la France en a peu profité et reste loin derrière ses concurrents. Surtout, elle est lourdement déficitaire (1,5 milliard d’euros en 2006). Or, davantage que les congratulations politiques, c’est le business qui compte.

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