Le troisième homme

Publié le 4 novembre 2007 Lecture : 2 minutes.

« Si les militants veulent que Thabo Mbeki reste président du Congrès national africain (ANC), personne ne peut s’y opposer. » Ledit Mbeki n’en a jamais fait mystère, mais il l’a encore répété, le 31 octobre, dans une interview : à défaut de pouvoir se maintenir à la présidence de l’Afrique du Sud – la Constitution le lui interdit -, il se verrait bien rempiler à la tête du parti au pouvoir.
Avant la conférence qui, les 8 et 9 décembre, élira le prochain leader de l’ANC, l’appareil est en émoi. Les branches régionales votent pour donner leur favori. Sans surprise, les deux rivaux Mbeki et Jacob Zuma, numéro deux du parti, arrivent en tête. Mais la désignation de Cyril Ramaphosa dans plusieurs sections du Cap rassure les centristes, inquiets de voir le parti se déchirer.
Combattant « de l’intérieur » contre l’apartheid, l’ancien syndicaliste devenu homme d’affaires présente aux yeux de nombreux modérés le profil idéal pour assurer la direction du parti – et du pays. Apprécié tant de l’aile gauche, pour son engagement passé aux côtés des mineurs, que du secteur privé, pour sa réussite financière, Ramaphosa fait figure d’homme providentiel. Les médias sud-africains et internationaux voient en lui un moyen terme acceptable entre un Mbeki dont la gestion est critiquée et un Zuma aux penchants par trop populistes. À en croire un sondage réalisé dans les grandes villes par l’institut AC Nielsen Poll, les Sud-Africains estiment que les politiques les plus dignes d’accéder à la présidence sont, dans l’ordre, Mbeki (64,1 % d’opinions favorables), le ministre des Finances Trevor Manuel (62,9 %) et Ramaphosa (50,7 %).
Malgré l’engouement qu’il suscite, ce dernier n’est officiellement pas candidat. Il y a quelques mois, en réponse aux rumeurs qui le désignaient comme le futur président du parti, il avait apporté un démenti catégorique : « Ce ne sont là que pures spéculations. Je ne cherche pas à faire campagne. Être candidat ne m’intéresse pas. » Mais le 31 octobre, il a énigmatiquement demandé aux journalistes « un peu de patience ». Certains de ses partisans espèrent donc qu’il attend le dernier moment pour se déclarer, ce qui lui éviterait d’être compromis dans la guéguerre que se livrent Mbeki et Zuma depuis plus de deux ans.

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