Bonne pioche pour Cheikh Abdallahi

La France va soutenir financièrement le processus démocratique.

Publié le 4 novembre 2007 Lecture : 2 minutes.

C’est à Paris que Sidi Ould Cheikh Abdallahi a réservé sa première visite officielle, du 27 au 30 octobre. Depuis son investiture, le 19 avril, le successeur démocratiquement élu du colonel Ely Ould Mohamed Vall s’était certes déjà rendu à Bamako, Dakar, Accra, New York, Koweït-City, mais aucun de ces déplacements n’avait un enjeu comparable. La France est en effet le premier partenaire bilatéral de la Mauritanie – un pays dont la moitié des 3 millions d’habitants vit avec moins de 1 dollar par jour.
Au cours de son tête-à-tête avec Nicolas Sarkozy, à l’Élysée (où il a également rencontré Bruno Joubert et Jean-Daniel Levitte, les conseillers Afrique et diplomatique du président français), « Sidi » a reçu l’assurance que la France soutiendrait économiquement les efforts de la toute jeune démocratie mauritanienne. Idem, le soir même, lors d’un dîner au Quai d’Orsay avec Michèle Alliot-Marie, la ministre de l’Intérieur (qui suppléait Bernard Kouchner, son homologue des Affaires étrangères, en tournée en Asie).
C’est donc sans surprise que, le lendemain, au siège de la Coopération, rue Monsieur, un « document-cadre de partenariat » (DCP) a été signé. Il fixe le montant de l’aide française à 96,8 millions d’euros, pour les cinq ans à venir. Au mois de décembre, lors de la réunion dans la capitale française du « groupe consultatif », les bailleurs de fonds (notamment la Banque mondiale et l’Union européenne) devraient à leur tour prendre une série d’engagements financiers précis pour la période 2008-2011.
En gros, Cheikh Abdallahi a donc suivi le parcours classique d’un chef d’État africain à Paris. Mais sa visite a aussi permis de replacer, fût-ce brièvement, la Mauritanie sur le devant de la scène. Pendant les vingt mois de la « transition démocratique » (août 2005-mars 2007), ce pays avait suscité l’attention, parfois émerveillée, des observateurs et des bailleurs de fonds internationaux, enclins à voir dans cette prise de pouvoir en douceur suivie d’élections transparentes un exemple pour l’Afrique. À Paris, le chef de l’État leur a rappelé que ce processus n’avait aucune chance d’aboutir sans un financement extérieur adéquat. Sa prochaine visite officielle devrait le conduire à Tripoli, où il est invité par Mouammar Kadhafi.

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