Les femmes de Guantanamo

Publié le 4 septembre 2005 Lecture : 2 minutes.

Présenter à un prisonnier arabe des femmes soldats déguisées en danseuses du ventre ou bien le ridiculiser en lui versant un liquide rouge sur le corps en lui faisant croire qu’il s’agit de sang menstruel : qui peut prétendre qu’il s’agit là de pratiques acceptables ? De tels agissements sont dégradants tant pour les victimes que pour les femmes qui acceptent de s’y prêter. Ils violent toutes les valeurs morales de l’Amérique et sont en outre complètement inutiles.

On a peine à croire qu’un officier de l’armée américaine puisse s’imaginer qu’un terroriste aguerri qui vient de résister, plusieurs mois durant, à de terribles violences physiques et psychologiques va craquer simplement parce qu’une femme lui passe langoureusement la main dans les cheveux ou se déshabille en le regardant ?
Si de fervents musulmans basculent dans le terrorisme, c’est parce qu’ils sont convaincus que la civilisation occidentale est dépravée. Est-il donc très judicieux de tenter de les déstabiliser avec des Occidentales déguisées en putains ?
Aussi aberrantes soient-elles, ces théories sont actuellement mises en pratique dans le camp de Guantánamo – là où furent mises au point les méthodes d’interrogatoire « musclées » qui seront par la suite exportées à la prison irakienne d’Abou Ghraib.

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Dans un rapport du Pentagone rendu public récemment figurent des descriptions épouvantables. Sur des dizaines de pages, ses auteurs racontent comment des femmes soldats ont été utilisées comme objets de luxure auprès de prisonniers musulmans. Un officier aurait ainsi ordonné à l’une d’elles d’acheter du parfum au foyer du camp et d’en frotter le bras d’un détenu, pour « le distraire ». En réaction, celui-ci aurait tenté de mordre la jeune femme, mais il serait tombé de sa chaise et se serait cassé une dent. Le rapport omet de préciser si cet « interrogatoire » a permis d’obtenir des informations…
Le document révèle également que des engagées auraient été contraintes de caresser des prisonniers ou de se frotter à eux de façon « inappropriée ». En avril 2003, l’une d’elles se serait livrée à ce genre d’exercice vêtue d’un simple tee-shirt.

Reprenant les affirmations d’un officier du FBI qui aurait assisté à un strip-tease très « chaud », le rapport indique que la scène se serait produite au cours de l’interrogatoire du supposé vingtième kamikaze du 11 Septembre. Il la décrit ainsi : l’une des militaires présentes se serait assise sur les genoux du prisonnier, lui aurait massé le cou et les épaules, puis se serait « approchée de ses parties intimes », avant de le toucher tout en lui parlant à l’oreille à voix basse.
Jusqu’à présent, le Pentagone semble complètement indifférent au fait que des femmes engagées sous la bannière étoilée puissent se comporter à Guantánamo comme de véritables prostituées. Le secrétaire à la Défense doit mettre fin à de tels agissements. Immédiatement.

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