Google économie

Envolée des cours du titre, augmentation de capital, lancement de nouveaux services… La société propriétaire du célèbre moteur de recherche vole de succès en succès.

Publié le 4 septembre 2005 Lecture : 2 minutes.

Décidément, les patrons de Google n’en font qu’à leur tête, ont dû se dire une nouvelle fois les analystes financiers de Wall Street. « Bien trop cher ! » s’étaient-ils exclamés en choeur il y a un an lors de l’introduction en Bourse de la société propriétaire du célèbre moteur de recherche. Depuis, le cours du titre a été multiplié par trois, passant de 85 dollars à 280 dollars. Le 18 août, Sergey Brin et Larry Page, les deux fondateurs de l’entreprise, ont récidivé, provoquant une augmentation de capital en émettant un peu plus de 14 millions d’actions nouvelles – 14 159 265 exactement, soit les huit chiffres que l’on trouve après la virgule du chiffre Pi (3,14…). Si ce n’est pas se moquer des très sérieux et guindés spéculateurs, ça ! Toujours est-il que l’opération est un succès. Les 4 milliards de dollars d’argent frais ainsi récoltés viennent s’ajouter à la trésorerie déjà confortable du groupe, pour constituer un butin évalué entre 7 milliards et 8 milliards de dollars.
À une autre époque, celle de la « nouvelle économie », des opérations similaires avaient permis à des informaticiens comme Steve Case, fondateur d’AOL et pionnier d’Internet, de se porter acquéreur du géant de l’édition musicale et cinématographique TimeWarner. Trois ans plus tard, en 2003, la rupture était consommée. Au même moment s’achevait une aventure comparable à bien des égards, celle de Vivendi Universal. L’Histoire ne se répète jamais, mais les experts boursiers n’en ont cure. Google, c’était certain, aller se porter acquéreur d’une bien belle société concurrente ou complémentaire, mais laquelle ? Un moment, il a été question d’un rachat de Trader Classified Media (TCM), le numéro un mondial des annonces publicitaires gratuites. Le titre TCM s’est envolé de 10 % dans la journée. En outre, un analyste boursier, qui n’avait pas peur du ridicule – ou qui était adolescent au temps de la nouvelle économie -, a qualifié l’action de Google de « vraiment intéressante à ce prix ». Pas assez chère, en somme…
Fidèles à leur devise – « Nous ne faisons qu’une seule chose et nous la faisons bien » (voir J.A.I. n° 2308) -, Brin, Page et leurs collègues continuent leur bonhomme de chemin, complétant leur moteur de recherche par de nouvelles fonctions pour rendre service aux internautes, en séduire toujours plus et, au passage, améliorer leurs revenus publicitaires, déjà en hausse de 35 % par an. Ils ont par exemple ajouté Casablanca à la liste des villes du monde que Google Earth permet de « survoler ». L’image satellite est agrandie pour donner l’impression que vous êtes à une dizaine de mètres d’altitude. Et surtout, le 24 août, ils ont lancé Google Talk, un service de téléphonie par ordinateur. Les voilà partis à la conquête d’un domaine prometteur, déchiffré depuis deux ans par le système Skype, qui totalise déjà 153 millions d’utilisateurs.
Mais tout cela ne coûte pas très cher. Alors, où est passé l’argent ? En grande partie, il a été réinvesti dans les stock-options dont sont gratifiés de nombreux employés du groupe. Plus exactement en garantie des Google Stock Units (GSU) qui, grande différence avec les stock-options, conservent leur valeur d’émission quel que soit le cours en Bourse au moment de la revente. L’explosion de la bulle Internet avait anéanti les fortunes bâties sur les stock-options. Quoi qu’il arrive, les inventeurs de la « Google économie », eux, resteront riches.

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