Fausse pudeur

Publié le 4 septembre 2005 Lecture : 2 minutes.

Tout ce que le monde des hydrocarbures compte de décideurs a rendez-vous du 25 au 29 septembre à Johannesburg, où se tient le 18e Congrès mondial du pétrole (WPC, World Petroleum Congress). Organisé pour la première fois en Afrique, l’événement réunit les représentants de toutes les sociétés pétrolières du continent et leurs homologues occidentaux. Autant de sommités appelées à participer à de nombreuses conférences de haut niveau, placées sous un même chapeau : « Définir l’énergie du futur ». Il y a évidemment de multiples façons d’aborder ce thème et il ne fait aucun doute que les nombreux professionnels venus confronter leurs stratégies ne manqueront pas d’idées sur le sujet.

Mais que vont-ils décider ? Le prix de l’or noir a triplé en dix-huit mois, et la facture ne cesse de s’alourdir pour les simples usagers que nous sommes. Elle est estimée à 25 milliards d’euros cette année pour les pays africains importateurs nets, soit deux à trois points de leurs richesses nationales. Les carburants ne sont pas seulement chers, ils pourraient aussi manquer, nous dit-on. Dans les dix années à venir est annoncée une pénurie de gazole pour les camions et les tracteurs, et de kérosène pour les avions, le raffinage de ces produits étant plus coûteux que celui de l’essence. Où sont les investissements ? Qui cherche du pétrole ici, construit des raffineries là, développe des énergies de remplacement ailleurs ? Lorsque le baril était à 25 ou 30 dollars, des gisements potentiels étaient inexplorés faute de rentabilité pour leur future exploitation. Au moment où est publié ce dossier, le cours du brut a franchi la barre des 70 dollars. Pourquoi n’accélère-t-on pas les campagnes d’exploration, en Afrique par exemple ? Le raisonnement s’applique également à l’utilisation de sources d’énergie comme le soleil, le vent ou certains dérivés agricoles, jusque-là ignorées, parce que trop coûteuses. Ces énergies nouvelles viendraient pourtant à point nommé pour se substituer au gazole manquant.

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Arguments simplistes, rétorqueront sans doute les professionnels réunis à Johannesburg. Nul ne saurait investir massivement dans une direction qui pourrait se révéler, à terme, une impasse économique et financière si les cours baissent soudainement, comme ils l’ont fait par le passé après chaque envolée. Il faut pourtant sortir de l’impasse. Chaque jour qui passe nous rapproche du fameux pic de production, quand tous les gisements connus entreront en phase de déclin, nous privant rapidement de pétrole. La date à laquelle cet instant fatal se produira est inconnue. Mais il est certain qu’elle se rapproche d’autant plus rapidement que la consommation mondiale augmente trois fois plus vite depuis 2003 que dans la décennie précédente…

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