Corruption au sommet

Publié le 4 septembre 2005 Lecture : 2 minutes.

Le FBI a effectué une perquisition au domicile américain du vice-président nigérian, Atiku Abubakar, le 3 août dernier. La demeure, située dans une banlieue chic de Washington, dans l’État voisin du Maryland, a été passée au crible par les agents fédéraux à la recherche de documents relatifs à des paiements illégaux effectués sur son compte par le représentant démocrate de la Louisiane, William J. Jefferson. Premier Africain-Américain élu à ce poste, ce dernier est membre de différentes commissions du Congrès, notamment les Caucus pour l’investissement et le commerce en Afrique, pour le Nigeria et pour le Brésil. Il fait actuellement l’objet d’une enquête fédérale pour corruption : il est soupçonné d’avoir versé des pots-de-vin pour faciliter la vente au Nigeria d’une technologie révolutionnaire en matière de télécommunications.

Né en 1946 dans l’État d’Adamawa (Nord), Atiku Abubakar a travaillé dans l’administration des douanes pendant vingt ans, avant de se reconvertir dans le privé et de créer plusieurs entreprises. C’est vraisemblablement dans le cadre de ses activités professionnelles qu’il a fait connaissance avec le député Jefferson, qui est l’un des artisans de l’Africa Growth and Opportunity Act (Agoa), un accord bilatéral pour le commerce et l’investissement. Son parcours politique, débuté à la fin des années 1980, a été jusqu’à présent sans faute. La rumeur en avait même fait le « dauphin » du président Olusegun Obasanjo et l’un des futurs candidats de l’élection présidentielle de 2007.
Or il apparaît aujourd’hui largement discrédité. Des manoeuvres politiciennes à l’intérieur du People’s Democratic Party (PDP, parti au pouvoir) tendent de réduire à néant ses ambitions d’investiture. Pis : lors d’une émission diffusée sur la télévision nationale, le 28 août, Obasanjo a déclaré détenir « plusieurs preuves de sa déloyauté ».

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« Tout le monde sait que c’est un homme très corrompu », affirme une source proche des milieux d’affaires. En avril dernier, il a échappé de justesse au scandale de la vente discrétionnaire des maisons d’Ikoyi, propriétés de l’État. Cette mauvaise réputation n’est évidemment pas du goût d’Obasanjo, qui multiplie depuis plusieurs mois les opérations « mains propres », y compris à l’encontre des membres les plus éminents de son gouvernement.

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