Cindy Sheehan, nouvelle icône des antiguerre

Publié le 4 septembre 2005 Lecture : 2 minutes.

C’est devenu la vedette médiatique de l’été aux États-Unis. Jusqu’au 31 août, date à laquelle le président américain a regagné la Maison Blanche pour superviser l’organisation de l’aide aux victimes de l’ouragan Katrina, les médias du pays ont vécu au rythme du feuilleton Cindy Sheehan. CBS, CNN, ABC : en moins d’une semaine, cette mère de famille, qui a perdu son fils Casey en Irak, a donné plus de 250 interviews et fait la une de 357 journaux dans le monde. Posant toujours la même question : Cindy allait-elle, enfin, pouvoir rencontrer « W. », l’homme qui a envoyé son aîné à la « boucherie », comme elle ne cesse de le lui demander ?

Le 6 août, elle a planté sa tente au bord d’une route de Crawford (Texas), pour faire le siège de la résidence secondaire de George et Laura Bush. Depuis, Cindy Sheehan n’a qu’une obsession : demander au président quelle est exactement cette « noble cause » pour laquelle son fils de 24 ans, mécanicien au sein de la 1re division de cavalerie de Fort Hood (Texas), est mort, le 4 avril 2004, cinq jours seulement après son arrivée sur le sol irakien… Il participait alors à une mission de sauvetage à Bagdad.
Cette mère californienne trouve particulièrement malencontreuse l’expression « noble cause », utilisée par George W. Bush pour évoquer le décès de 14 marines, le 3 août, en Irak. Ne supportant plus le cynisme du président chaque fois qu’il réconforte les parents des boys tombés au Moyen-Orient, elle a donc décidé de le lui faire savoir.

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Une initiative qui ne passe pas inaperçue. Rapidement, des centaines d’opposants à l’engagement américain en Irak rejoignent la « mom » pleine de détermination et plantent leur tente dans ce qu’il est, désormais, convenu d’appeler le « Camp Casey ». Très vite également, Cindy Sheehan, qui n’en est pas à ses premiers faits d’armes militants, rajoute une tonalité politique à son discours. Elle en vient à demander au « plus grand terroriste dans le monde [qu’est] George Bush » le retour des boys à la maison. Elle multiplie les happenings médiatiques et reçoit le soutien de plusieurs personnalités politiques et artistiques alors que George Bush persiste dans son refus de la recevoir. Les stratèges de la Maison Blanche perçoivent le danger et organisent la réplique : pendant que le président continue de témoigner de sa compassion, Fox News dénonce les actions de cette « dérangée » et rappelle qu’elle a déjà rencontré Bush après la mort de son fils. Elle l’avait même trouvé sympathique… à l’époque. Des groupes pro-Bush sont, eux, invités à venir manifester devant le ranch présidentiel, en scandant : « Tu ne parles pas pour moi, Cindy. »
Mais la nouvelle égérie des antiguerre s’en moque : le 31 août, elle s’est lancée dans une tournée baptisée « Ramenez-les à la maison maintenant ». Après avoir traversé 25 États, les bus s’arrêteront le 24 septembre à Washington pour une manifestation pacifiste.

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