Médiateurs de l’ombre

Publié le 4 juin 2006 Lecture : 1 minute.

Les seigneurs de la paix comptent des personnalités légendaires : Gandhi, Einstein, Mandela, Gorbatchev, Desmond Tutu ou encore le dalaï-lama. Mais nombreux sont les obscurs, les sans-grade qui, par leur entêtement, leur esprit imaginatif et leur pondération font diminuer les tensions qui ensanglantent le monde. Roger Faligot, journaliste d’investigation, s’attache à décrire dans son nouvel ouvrage le rôle de ces négociateurs tout terrain, ces « facilitateurs » qui désactivent les conflits en Irlande, au Pays basque, au Kosovo, en Palestine, en Algérie, au Guatemala, au Sri Lanka ou en Corse. Ce sont eux qui provoquent les palabres entre ennemis irréductibles, qui imaginent les mesures aptes à solidifier la confiance mutuelle, les règles du désarmement, la reconversion des enfants-soldats, les outils de la reconstruction et de la réconciliation.
Pour qui regarde l’actualité en spectateur du petit écran, un conflit chasse l’autre et le sentiment le plus couramment partagé est celui d’un pessimisme profond face à un monde à feu et à sang. On est surpris de constater qu’au cours des trois dernières années onze guerres ont cessé (Indonésie, Sri Lanka, Rwanda, Sierra Leone, Angola, Liberia, entre autres). L’auteur est conforté dans ses affirmations par le Rapport « Guerre et Paix au XXIe siècle » de l’université de Colombie britannique, selon lequel le nombre de conflits armés a baissé de 40 % depuis 1992 et celui des génocides a chuté de 80 % depuis la fin de la guerre froide. De quoi justifier l’intérêt porté à ces faiseurs de paix qui ont aidé depuis 1988 à éteindre une centaine d’incendies, souvent sans grande publicité, sauf lorsqu’ils échouaient.

Les Seigneurs de la paix, de Roger Faligot, éditions du Seuil, 430 pages, 23 euros.

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