Du Darfour au Mali

Publié le 4 juin 2006 Lecture : 2 minutes.

A Tripoli, on pavoise : le 1er juin, le VIIIe Sommet ordinaire de la communauté des États sahélo-sahariens (Censad) a mis en évidence l’influence en Afrique de la Jamahiriya libyenne. Onze chefs d’État, parmi lesquels l’Égyptien Hosni Moubarak, le Burkinabè Blaise Compaoré, le Malien Amadou Toumani Touré et le Soudanais Hassan el-Béchir, ont en effet pris part à la rencontre. Les douze autres pays membres de cet ensemble régional lancé en 1998 par Mouammar Kadhafi étaient honorablement représentés. Le Tchad, le Maroc et la Tunisie l’étaient par leur Premier ministre.
Du coup, les débats n’ont pas été totalement vains. Sur les principaux sujets à l’ordre du jour, à commencer par le conflit au Darfour, un consensus a pu être dégagé. Les participants unanimes ont exigé des insurgés soudanais qui ne l’ont pas encore fait qu’ils se rallient dans les plus brefs délais à l’accord de paix conclu le 5 mai à Abuja entre le gouvernement central et le Mouvement de libération du Soudan (MLS), principale composante de la rébellion. Le Censad va dépêcher sur place des observateurs qui seront parallèlement chargés de vérifier la véracité des accusations échangées par les autorités soudanaises et tchadiennes : chaque pays reproche à l’autre de soutenir son opposition armée.
Au président somalien Abdallah Youssef, qui demandait une « vraie participation » de l’organisation aux efforts pour mettre un terme la guerre civile qui déchire son pays, les participants ont répondu favorablement. Une commission composée de représentants du Nigeria, du Soudan, de Djibouti et de la Libye va prendre en main le dossier. « Nous soutenons l’envoi d’une force onusienne en Somalie à condition qu’elle soit majoritairement composée de soldats africains », a fait savoir Ali Abdel Salam Triki, le ministre libyen pour l’Union africaine.
En revanche, aucune décision n’a été prise concernant l’insurrection touarègue dans le nord du Mali. La veille du Sommet, Kadhafi a toutefois annoncé à ATT sa décision de fermer le consulat libyen à Kidal, chef-lieu de la région malienne où des troubles ont éclaté. De nombreux observateurs avaient interprété l’ouverture de cette représentation, au mois de mars, comme un soutien libyen aux revendications autonomistes. « Le Guide a coupé court à ces allégations », soutient-on dans son entourage.

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