Au secours, les pirates reviennent !

Publié le 4 juin 2006 Lecture : 2 minutes.

Contrebande, braconnage, pêche illégale, piraterie « Le continent se trouve confronté à une criminalité en mer de plus en plus gênante », a reconnu le vice-amiral Ganiyu Adekeye, chef d’état-major de la marine nigériane, lors d’une récente conférence internationale consacrée à la sécurité maritime en Afrique (Abuja, ?29-31 mai). Le vice-amiral sait de quoi il parle
Dans le delta du Niger, les attaques menées par des groupes séparatistes armés contre les plates-formes offshore, les sabotages d’oléoduc et les prises d’otages ont en effet provoqué, depuis le début de l’année, une baisse de 20 % de la production pétrolière. Les autorités nigérianes et les compagnies s’en alarment, bien sûr, mais elles ne sont pas les seules. Désireux de diversifier leurs approvisionnements en hydrocarbures, les États-Unis suivent avec inquiétude les développements de la situation sur le terrain. Car ils envisagent d’acheter en Afrique, d’ici à 2020, 25 % du brut dont ils ont besoin, contre 12 % actuellement. « Nous voulons aider le Nigeria. Il est essentiel d’assurer la sécurité sur les côtes des pays fournisseurs d’énergie, C’est la raison de notre présence ici », a commenté l’amiral Henry Ulrich, commandant des forces navales américaines en Europe et en Afrique.
Selon le Bureau maritime international (BMI), 176 prises d’otages « maritimes » ont eu lieu dans le monde au cours du premier semestre de 2005, dont 45 au large du Nigeria et 74 dans les eaux territoriales somaliennes – ce véritable repaire de flibustiers. Rarissimes au temps de la guerre froide, les attaques de bateaux ont fait leur réapparition au début des années 1990. Depuis dix ans, leur nombre a littéralement explosé. « L’instabilité et la défaillance des États sont à l’origine de la piraterie », analyse le BMI, qui estime le montant des pertes commerciales à plus de 1 milliard de dollars. Le détroit de Malacca, entre l’Indonésie et la Malaisie, est particulièrement exposé.
Afin d’assurer la sécurité des routes maritimes, ?les 200 délégués (originaires de 47 pays) présents à Abuja ont travaillé sur « la composante navale » de la future ?force de maintien de la paix de l’Union africaine (UA). ?Le Kenya s’est prononcé pour la création de quatre bases : la première en Égypte, pour surveiller le canal de Suez ; ?la deuxième en Afrique du Sud, pour contrôler le cap ?de Bonne-Espérance ; la troisième au Nigeria et la dernière sur son propre territoire, aux portes de la mer Rouge. ?Les pirates sont prévenus !

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