Double tragédie
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Les deux incendies meurtriers survenus les 26 et 27 avril à Casablanca ont provoqué un véritable séisme au Maroc. Politiques, représentants d’associations, syndicats et organisations patronales se rejettent mutuellement la responsabilité de cette double tragédie. Ces accidents, qui ont fait 55 morts et une vingtaine de blessés dans l’usine de Rosamor Ameublement et 3 morts dans la tapisserie de Hay Attacharouk, ont en tout cas mis au jour les pratiques dignes des romans d’Émile Zola de certains patrons. Dans les deux incendies, les employés avaient été enfermés à clé sur leur lieu de travail. Motifs invoqués : éviter l’absentéisme et les vols de matériel. Des faits inacceptables au regard de la nouvelle législation du travail, en vigueur depuis juin 2004.
Une étude récente du ministère du Travail montre d’ailleurs que seulement 15 % des entreprises privées appliquent la loi. De graves manquements sont également observés en matière de sécurité. Un mégot tombé sur des produits inflammables serait à l’origine de l’incendie survenu dans le complexe de Rosamor Ameublement, qui ne répondait pas aux normes. Les associations et les syndicats pointent du doigt l’irresponsabilité des administrations chargées de veiller au respect des normes de construction et de sécurité. Les contrôles relèvent de plusieurs départements (travail, urbanisme), ce qui alourdit les procédures. On dénonce aussi les cas de corruption, certains patrons n’hésitant pas à soudoyer les contrôleurs pour se soustraire à la loi. Les syndicats sont relativement absents dans le secteur privé. Et quand ils sont là, certains les accusent d’être plus soucieux de la promotion de leurs cadres que des conditions de travail des salariés.
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