Pourquoi Déby Itno dit non à l’ONU

Publié le 4 mars 2007 Lecture : 1 minute.

Pour quelle raison le président tchadien Idriss Déby Itno a-t-il refusé, le 28 février, le déploiement à ses frontières est et sud-est d’une force tampon de l’ONU, alors même qu’il avait donné son accord en ce sens au Premier ministre français Dominique de Villepin, lors de la visite de ce dernier à N’Djamena en novembre 2006 ? « Parce qu’il ne peut rien refuser en ce moment à Mouammar Kadhafi », explique un diplomate proche du dossier. Le colonel libyen est en effet devenu le principal soutien financier et militaire du président tchadien, et il ne veut pas des quelque onze mille hommes que se proposait d’envoyer sur place, dès la fin mars, le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon. Une opération dont le QG serait établi à N’Djamena et qui reviendrait, estime-t-on à Tripoli, « à mettre le Tchad sous tutelle onusienne ». Autre motif de ce refus, selon de bonnes sources : Déby Itno ne tiendrait pas à ce que les membres de cette force de paix se transforment ipso facto en observateurs électoraux des législatives prévues pour le second semestre de 2007.
En attendant de nouvelles (et longues) négociations sur ce dossier à New York, ce blocage fait deux mécontents. Le président centrafricain François Bozizé, qui attendait beaucoup du déploiement de ce contingent onusien pour sécuriser sa frontière nord. Et le ministère français de la Défense, qui avait prévu de retirer dès l’arrivée des Casques bleus la centaine d’hommes supplémentaires dépêchés en soutien à ce dernier, lors de l’offensive des rebelles sur Bangui il y a quatre mois. Nul doute que cette affaire sera abordée lors du prochain sommet de la Cemac (Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale), les 17 et 18 mars à N’Djamena.

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