Bonnes nouvelles

Publié le 4 mars 2007 Lecture : 3 minutes.

L’Afrique de l’Ouest tout entière, ou presque, vient de connaître une bonne semaine, annonciatrice, je l’espère, d’évolutions favorables.
Ce n’est pas trop tôt et l’on est heureux, pour une fois, de passer en revue les pays de la région d’où nous parviennent de bonnes nouvelles.

Pour surprenante qu’elle soit apparue, la réélection, dès le 1er tour, d’Abdoulaye Wade à la présidence du Sénégal, au terme d’un scrutin, imparfait, certes, mais irrécusable, est à l’honneur du pays de Senghor et de Diouf. Et dans son intérêt.
Abdoulaye Wade a lutté un quart de siècle avant d’accéder à la magistrature suprême, il y a sept ans, à un âge avancé.
Depuis un ou deux ans, il a ouvert d’innombrables chantiers qu’il est mieux à même que ses concurrents, trop nombreux et pas toujours convaincants, de terminer ou de faire avancer.
Et il s’est montré, sur le terrain électoral aussi, supérieur à ces mêmes concurrents.
C’est ce qu’ont dû penser les électeurs sénégalais, qui, dans leur majorité, l’ont réélu ; aux autres candidats, ils ont dit qu’ils gagnaient à attendre, et à l’un des plus jeunes d’entre eux, Idrissa Seck (47 ans), dont la performance – il est arrivé deuxième est encourageante, qu’il peut – mais sans hâte et sans ressentiment – se préparer à assurer la relève
Les excès verbaux des lendemains de l’élection ? Ils desservent les politiciens sénégalais qui s’y seront laissés aller : oublier – pour un temps – « l’âge du capitaine » et mettre le pays au travail devrait être le mot d’ordre de ceux d’entre eux qui aiment leur pays et se refusent « à insulter l’avenir ».
Dans cette même Afrique de l’Ouest, et parmi les membres de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), la Sierra Leone et le Liberia continuent à panser les plaies de la guerre civile, tandis que le Ghana célèbre le 50e anniversaire de son indépendance.
Le Mali, le Nigeria et la Mauritanie qui se situe, elle, aux confins de la zone – s’apprêtent, pour leur part, à élire leurs présidents. On pense généralement qu’ils auront à cur de nous montrer que la démocratie a pris corps chez eux aussi. En tout cas, nul ne sait aujourd’hui qui, dans chacun de ces pays, remportera l’élection. C’est un bon signe.

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Et la Côte d’Ivoire, direz-vous ? Et la Guinée ? Eh bien, sur ces deux fronts aussi – difficiles, et d’où n’ont émané jusqu’à il y a peu que des bruits de bottes -, l’horizon semble s’être dégagé.
La Côte d’Ivoire : le « dialogue direct » qui s’est noué entre le Sud (Laurent Gbagbo) et le Nord (Guillaume Soro), sous les auspices de Blaise Compaoré, qui est à la fois partie prenante au conflit et président de la Cedeao, ce dialogue, dont nul n’ignore les embûches, est une voie africaine de sortie de crise.
Toutes les autres s’étant bouchées l’une après l’autre, elle se révélera peut-être passante
La Guinée : ici encore, et une fois de plus, la Cedeao a eu la main heureuse. Elle a su choisir son émissaire, et ce dernier est arrivé dans la capitale guinéenne au bon moment.
La solution qu’il a fait accepter par les protagonistes de la crise – un Premier ministre co-choisi, autonome du président et doté de pouvoirs réels – est un chef-d’uvre d’équilibre politique.
Le pays peut difficilement descendre plus bas ; d’autre part, tous ceux qui connaissent ses extraordinaires potentialités savent qu’il suffit de quelques mois de bonne gouvernance, dans le calme, pour que sa situation se redresse. Et que ce redressement soit ressenti par la population.
Le nouveau Premier ministre-chef du gouvernement, Lansana Kouyaté, voulait de tout son être la mission qui vient de lui échoir et s’y préparait depuis très longtemps. Souhaitons-lui, ainsi qu’à la Guinée et à ses forces syndicales et politiques, de trouver la sortie de ce cercle vicieux dans lequel ils sont enfermés depuis des lustres.

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