Vos lettres ou courriels sélectionnés

Publié le 4 février 2007 Lecture : 5 minutes.

Des étudiants à l’université Jeune Afrique
– Je suis un Congolais âgé d’environ 35 ans. Je vous lis depuis ma tendre enfance. Il est vrai que je n’ai pas lu Afrique action, mais j’ai dévoré une centaine de numéros de Jeune Afrique, puis de Jeune Afrique/l’intelligent, de Jeune Afrique « nouvelle formule », enfin. Je peux passer des heures et des heures à lire les articles de cet hebdomadaire qui fait la fierté et la dignité de toute l’Afrique depuis 1961 ! De François Poli à Zyad Limam, de Siradiou Diallo à Sennen Andriamirado et Coumba Diop, j’ai été – et je le suis toujours – accroché à la pertinence de leurs analyses et à leurs plumes allègres. Certains de ces journalistes sont, hélas ! décédés. Ce n’étaient pas seulement des journalistes mais aussi, et surtout, des écrivains prolixes. Paix à leur âme. Quant aux éditoriaux de B.B.Y., c’est ce qu’il y a de plus pertinent. Pour moi, B.B.Y. est le doyen de « l’université Jeune Afrique », ses collaborateurs en sont les professeurs. Et nous, lecteurs assidus, sommes les étudiants.
Aymar Gildas Maloula, Congo-Brazzaville

Réponse : Je vous remercie de votre message du 30 janvier. Je transmets vos compliments à ceux que vous avez cités – sauf François Poli et Siradiou Diallo, hélas décédés. Ils y seraient très sensibles. Si vous avez lu J.A. tant d’années, ce n’est pas « une centaine de numéros », qui ne font que deux ans à raison de 50 numéros par an, mais sans doute un millier. Bonne continuation ; écrivez-nous chaque fois que vous en sentez l’envie. En attendant, très bonne année. Et bonne lecture.
Béchir Ben Yahmed

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Kadhafi et Saddam
– Dans votre numéro 2 400, daté du 7 au 13 janvier 2007, vous avez publié deux articles sous la plume de Abdelaziz Barrouhi et François Soudan concernant la Grande Jamahiriya.
Dans son article intitulé « Les infirmières et le poseur de bombe », Abdelaziz Barrouhi n’a pas réussi à déceler le sens profond du discours prononcé le 19 décembre 2006 par le Guide, le colonel Mouammar Kadhafi, en présence des ambassadeurs d’États amis et de chefs d’Église. Ce discours précise clairement que le Guide, comme à l’accoutumée, a expliqué la situation dans son ensemble en toute transparence. Il s’insurge contre les phénomènes de corruption et le « deux poids, deux mesures » qui régissent actuellement certains pays, particulièrement lorsque ces derniers demandent la libération des infirmières bulgares et du médecin alors qu’ils occultent le sort du citoyen libyen Abdel Basset el-Megrahi emprisonné bien qu’il soit innocent. Le Guide a rappelé l’autonomie de la justice et condamné l’intervention de ces pays dans les affaires à caractère pénal. […]
Concernant l’article de François Soudan intitulé « Kadhafi, les satans et la statue », plusieurs confusions sont apparues. [] En ce qui concerne la statue de Saddam Hussein érigée au côté de celle de Omar el-Mokhtar et le décret de trois jours de deuil national, l’auteur y a perçu un changement dans la position du Guide à l’égard de Saddam et ce afin de ne pas subir le même sort et améliorer ainsi son image pour plaire à la « rue arabe ».
Nous tenons à informer l’auteur que celui qui a décidé cette mesure n’est autre que le peuple libyen, conformément à ses positions d’avant-garde vis-à-vis des peuples arabes et musulmans.
Aussi, le Guide, au cours de son discours, a comparé l’exécution du martyr et héros Omar el-Mokhtar, qui a résisté à l’invasion des occupants italiens, à celle de Saddam, dont le pays a été en proie à une invasion étrangère. La position du Guide au sujet de l’invasion de l’Irak est identique à celle de chaque Arabe libre et honnête quand il s’opposa avec force à cette invasion, à l’instar de nombreux pays, y compris certains pays occidentaux. []
Le secrétaire du Bureau populaire de la Grande Jamahiriya arabe libyenne populaire et socialiste à Paris

Réponse : Ce petit cours de « Kadhafiologie » est-il convaincant ? Aux lecteurs de juger
F.S.

L’amour de la patrie et l’intégrité de Conté
– Je trouve le « Ce que je crois » de B.B.Y. sur Lansana Conté (voir J.A. n° 2403) assez injuste pour mériter une mise au point. Je l’ai personnellement connu de très près puisque j’ai travaillé pendant sept ans en Guinée et mes fonctions me facilitaient un contact direct avec lui. C’est un homme intègre qui aime profondément son pays et cherche à lui assurer son indépendance et son développement. Souvent, il me demandait : « Dis-moi ce qui ne va pas, car ce qui va bien, tout le monde me le dit. » Il n’a jamais refusé un conseil qu’il estimait utile pour son pays. J’ai aussi connu (brièvement, je dois l’avouer) Sékou Touré, mais quelle différence entre les deux hommes ! Dans le jugement de B.B.Y. sur la Guinée, il ne faut pas oublier deux faits :
Le « Adieu la Guinée » du général de Gaulle, avec toutes les conséquences désastreuses subies par un pays colonisé qui a dit « non ».
Un autre pays colonisé qui a dit non, l’Algérie, a eu 1 million de martyrs comme prix de sa liberté.
Moncef Guen, Washington D.C., États-unis

Un Abbé adoré par les musulmans
– Musulman, croyant et pratiquant, j’avais juré au cours d’une conversation à mes amis (dont certains sont catholiques) que le jour où l’abbé Pierre viendrait à disparaître de mon vivant, je ferais volontiers des prières pour que Dieu Tout-Puissant Lui soit aussi miséricordieux qu’à n’importe quel autre croyant qui ferait preuve d’une telle abnégation envers son prochain. Et je l’ai fait. Et, pour lui, je me suis même imposé jeûne et abstinence pendant vingt-quatre heures.
Le dénigrement dont l’abbé Pierre fut l’objet dans l’affaire Roger Garaudy – somme toute condamnable-, et l’extrême violence des propos à son encontre avaient quelque chose de lourd, voire pénible, surtout quand on sait tout ce qu’il a fait de « juste » pendant la Seconde Guerre mondiale. Je reste songeur quand je vois Pascal Sevran bouffer la b des noirs et passer encore à la télé ; et Sarkozy peut-être sur le point de devenir président après avoir nettoyé au Kärcher « la racaille ».
S. Diabate, Creil, France

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Le jeu du (Saddam) pendu
– Comme toute personne sensée, Coumba Diop se révolte contre « la barbarie et l’irrespect, [] la corde impressionnante, [] l’agonie des êtres humains jetés en pâture au public ».
Sans parler de l’exploitation bassement commerciale (et bestiale) de cet acte honteux avec la sortie du « jeu » (sic !) du « Pendu de Bagdad ». Les personnes immorales qui se passionnent pour des « loisirs » aussi dégradants mériteraient – tout comme les « inventeurs » (ces grands malades) de ce genre de jeux -, de connaître eux aussi les foudres de la justice. Mais parce que nous vivons dans un pays « démocratique », on laisse faire. Et que dire des programmes télévisés qui ne se dispensent guère de présenter des films de violence ou de sexe ! Dans notre monde où beaucoup de faits sont malgré tout très positifs, il y a cette gangrène de comportements ignobles qui dépassent en sauvagerie ceux de l’Homo erectus. Heureusement, dans cet univers de ténèbres, il y a quelques étoiles (mère Teresa, l’abbé Pierre, Muhammad Yunus) qui permettent de croire que la Raison, l’Humanité vaincront un jour la médiocrité, la veulerie, la cupidité, la violence aveugle et gratuite, l’indifférence criminelle face aux misères de nos frères
Abdallah Nasreddine Nourredine, Bourgoin-Jallieu, France

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