Que faire de Gandhi ?
Publié le 4 février 2007 Lecture : 2 minutes.
La non-violence a-t-elle encore un sens ? La question a été au cur de la conférence internationale consacrée à la pensée de Gandhi qui s’est tenue les 29 et 30 janvier à New Delhi, avec la participation d’une pléiade de personnalités : Lech Walesa et Kenneth Kaunda, les anciens présidents polonais et zambien, l’archevêque sud-africain Desmond Tutu, le Bangladais Muhammad Yunus, dernier Prix Nobel de la paix, et beaucoup d’autres. Inconditionnel de Gandhi, Nelson Mandela n’a pu faire le déplacement, mais a envoyé un message vidéo. Si nombre de Sud-Africains se sentent si proches du message du mahatma, c’est sans doute parce que celui-ci a vécu vingt et un ans durant dans leur pays. Arrivé à Johannesburg à la fin du XIXe siècle, le jeune avocat qu’il était alors participa activement au mouvement pour l’égalité raciale. Et c’est le 11 septembre 1906, au cours d’un meeting dans un théâtre de Jo’Burg organisé par les leaders de la communauté hindoue, qu’il lança pour la première fois son idée de résistance non violente, par opposition à la loi du talion (« il pour il »), qui, selon lui, « aboutit à rendre tout le monde aveugle ».
Depuis, la non-violence comme méthode d’action politique a été mise en pratique, avec un succès inégal, par nombre d’opposants politiques, syndicalistes ou contestataires à travers le monde, de Mandela à Martin Luther King, en passant par le dalaï-lama ou l’opposante birmane Aung San Suu Kyi. Mais face à la violence pratiquée aujourd’hui aussi bien par des États que par des groupes terroristes, comment ne pas s’interroger sur son efficacité ? L’idéalisme a-t-il encore une place quand les armes sont partout ? Ces questions ne sont pas de pure forme. La preuve, lors de l’ouverture de la conférence de Delhi, Sonia Gandhi, la présidente du parti du Congrès (dont la famille n’a aucun lien de parenté avec le mahatma), a cru devoir justifier le fait que l’Inde dispose de l’arme nucléaire !
Le 2 octobre, jour anniversaire de la naissance de Gandhi, devrait être bientôt déclaré Journée mondiale de la non-violence par les Nations unies.
