Le grand communicateur

Publié le 4 février 2007 Lecture : 2 minutes.

Décidément, Vladimir Poutine a pris goût à l’exercice : « communiquer », sans notes et pendant plus de trois heures. Le 25 octobre dernier, c’était avec ses compatriotes, lors de son cinquième marathon télévisé. Quelque 2,3 millions de questions – dont seules une cinquantaine lui ont été posées à l’antenne – avaient afflué des quatre coins du pays. Le 1er février, c’est au Kremlin, devant 1 200 journalistes, que le président s’est réjoui de son bilan économique et du grand retour de la Russie sur la scène internationale.
Devant l’insistance des questions concernant sa succession, son humeur s’est toutefois assombrie. « Pourquoi me poussez-vous vers la sortie ? Je partirai de moi-même, ne me bousculez pas ! » a-t-il lancé, ajoutant qu’il n’avait pas de dauphin et que, s’il se réservait le droit d’indiquer sa préférence pour un candidat, il ne le ferait pas avant le début de la campagne. La formule prolonge un suspense qui dure depuis déjà plusieurs mois
Poutine ne peut briguer un troisième mandat en mai 2008 à moins de modifier la Constitution. Va-t-il profiter de sa popularité (60 % des Russes souhaitent qu’il se représente) pour lever cet obstacle juridique ? Ou mettra-t-il l’un de ses proches sur orbite ? Deux favoris tiennent la corde : Sergueï Ivanov (53 ans), vice-Premier ministre et ministre de la Défense, et Dmitri Medvedev (41 ans), premier vice-Premier ministre et président du conseil d’administration du géant gazier Gazprom. Le premier bénéficie de nombreux contacts à l’étranger, mais il est desservi par l’état peu glorieux de l’armée russe et par son look d’apparatchik. Le second, qui le devance dans les sondages (33 % contre 21 %), multiplie les apparitions télévisées et a conduit la délégation russe lors du Forum économique de Davos, le mois dernier.
Mais le président pourrait créer la surprise en suscitant la candidature d’un outsider. Et nourrir parallèlement de nouvelles ambitions : prendre la tête de Gazprom, par exemple, ce redoutable moyen de pression sur « l’étranger proche » et l’Union européenne
Une chose est sûre : même las de la présidence, comme certains le prétendent, Poutine entend « garder la confiance » de ses compatriotes et « continuer à influencer la vie du pays ». Et ça, c’est lui qui l’a dit !

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires