Coup de chaud sur l’Afrique

Publié le 4 février 2007 Lecture : 2 minutes.

A l’issue de longues négociations, les cinq cents délégués du Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (Giec) réunis à Paris ont rendu public le 2 février un « résumé à l’intention des décideurs » de leur quatrième rapport d’évaluation sur les changements climatiques. Synthèse en une vingtaine de pages d’un document qui en compte un millier, le texte conclut avec un degré de certitude jamais atteint auparavant que les activités humaines sont responsables du réchauffement climatique.
Si l’augmentation des températures a été jusqu’à présent limitée, le Giec s’attend à une progression comprise entre 1,8 °C et 6,4 °C d’ici à 2100, sachant que « des valeurs substantiellement supérieures ne peuvent être exclues ». Pendant la même période, le niveau des mers pourrait s’élever de 28 cm à 59 cm. Créé en 1988 sous l’égide des Nations unies, le Giec réunit 2 500 chercheurs originaires de 130 pays. Il doit publier trois nouveaux rapports d’ici à la fin de l’année, dont le plus inquiétant, attendu en avril, traitera des conséquences probables du changement climatique.
L’Afrique est l’une des régions du globe les plus menacées, moins d’ailleurs en raison de l’importance du réchauffement qu’elle aura à subir que de sa capacité à réagir au phénomène. « Le thermomètre pourrait grimper de 4 °C et le niveau des mers s’élever de 40 cm à la fin du siècle », indique Serge Janicot, chercheur à l’Institut de recherche pour le développement (IRD). Dix millions de personnes seraient alors obligées de fuir le delta du Nil et les côtes d’Afrique centrale, occidentale et orientale, où des centaines de kilomètres de lagunes et de mangroves seraient englouties sous les eaux.
L’évolution de la pluviométrie est plus incertaine. La hausse des températures peut, certes, provoquer de graves sécheresses et toute une série de catastrophes humanitaires, mais le réchauffement des masses d’air océanique – qui ont une grande influence sur le climat africain – peut tout aussi bien provoquer une intensification des pluies et des vents. Moussons et tempêtes seraient alors beaucoup plus graves qu’aujourd’hui. « À Maurice, des inondations ou des cyclones plus violents causeraient d’importants dégâts sur les infrastructures routières et touristiques. Le bouleversement des courants marins nuirait à la répartition de la ressource halieutique et endommagerait le récif corallien », déplore Anil Bachoo, ministre mauricien de l’Environnement, qui a assisté aux travaux du Giec.
Face à l’urgence, un nouveau sommet mondial de l’ONU sur la question pourrait se tenir avant la fin de l’année, succédant à celui de Nairobi, au Kenya (6 au 17 novembre 2006).

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