Chantier Sud-Sud

Publié le 4 février 2007 Lecture : 2 minutes.

Une route bitumée reliant Tanger à Abidjan via Dakar, des rotations aériennes quotidiennes entre la capitale sénégalaise et Casablanca, une proximité géographique doublée d’une réelle affinité culturelle, des intérêts croisés dans le secteur de la pêche ou celui des mines, ainsi qu’une évidente complémentarité si on pense aux producteurs africains de coton et à l’industrie marocaine de textile Tout est réuni pour doper les relations économiques entre le royaume et la région. Et pourtant, le Maroc ne réalise que 2 % de son commerce extérieur avec la zone de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), qui dépend pour 80 % de ses échanges avec l’Union européenne. Ce paradoxe n’est pas une fatalité, ont malgré tout estimé les participants au premier Forum d’affaires entre le Maroc et l’Afrique de l’Ouest, du 25 au 26 janvier, à Dakar, en présence du Premier ministre marocain Driss Jettou et de son homologue sénégalais Macky Sall. Cette rencontre a notamment permis d’apporter la dernière touche à l’accord de commerce et d’investissements Maroc-UEMOA, qui doit être ratifié d’ici à la fin du mois, à Rabat. « Ce sera du gagnant-gagnant » a assuré Ibrahim Tamponé, commissaire à l’énergie et à l’industrie de l’UEMOA. Objectifs : développer les partenariats dans le secteur privé, augmenter le volume des échanges, définir un cadre juridique transfrontalier adéquat, mais aussi faire du Maroc un nouvel acteur dans le financement des infrastructures en Afrique de l’Ouest. « Nos pays doivent explorer leur potentiel commun de croissance, [] car le processus de régionalisation permettra de tempérer les effets de la mondialisation », a expliqué Moulay Hafid Elalamy, le président de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM). Avant de conclure, « le chantier Sud-Sud est ouvert ». Une soixantaine de patrons marocains et plus d’une centaine d’opérateurs économiques ouest-africains ont pris les devants en faisant le déplacement de Dakar pour « nouer des contacts ». Principaux secteurs d’activité représentés : le bâtiment et les travaux publics, la finance, le transport ainsi que la transformation agricole. « Une belle réussite », se réjouit Hussein Ba, le directeur de la société Polycom, à l’origine du Forum, qui prévoit déjà une deuxième édition au Bénin, l’année prochaine. D’ici là, il est prévu d’organiser au Maroc deux rencontres, en mai 2007, sur le coton et le transport. À l’horizon, le lancement progressif d’une ligne maritime Tanger, Dakar, Abidjan, Cotonou (lire ci-contre).

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