« Ce que je dois à l’abbé Pierre »

Publié le 4 février 2007 Lecture : 1 minute.

Le monde vient de perdre l’un des plus brillants avocats de la cause de l’homme. L’abbé Pierre s’en est allé après avoir secoué nos consciences pendant plus d’un demi-siècle. Prêtre, moine, député, guide et protecteur des plus démunis, des sans-logis, c’est lui le créateur de ce mouvement original et fécond, Emmaüs, où l’on donne priorité aux plus souffrants et où l’on promeut l’urgence au partage.
L’abbé Pierre n’a pas seulement marqué sa société d’origine en France ou en Europe. L’Amérique latine et l’Afrique furent aussi pour lui des champs de prédilection. Il est venu jusque dans notre pays, le Bénin. Il y a fondé le groupe Emmaüs avec Mgr Isidore de Souza – dont ici chacun toujours se souvient – et a installé à Tohouè, près de Porto-Novo, le Centre de traitement des ordures ménagères, qui fonctionne depuis vingt ans au bénéfice d’une agriculture biologique que nous devons continuer de faire prospérer.
Pour ma part, je tire humblement privilège et reconnaissance de sa généreuse attention, de sa bienveillante amitié et de m’avoir permis d’être étroitement associé à la formidable aventure d’Emmaüs. D’avoir participé aux côtés de ce géant de l’humilité intelligente, efficace et glorieuse, à de nombreuses contestations de l’inhumain, à des efforts inoubliables pour le respect et la réhabilitation des plus faibles, reste pour moi la chance d’une grande école de vie. L’abbé Pierre fut l’un de ceux qui donnèrent à mon livre La Pauvreté, richesse des peuples l’écho le plus large et le plus généreux. À cet autre abbé Grégoire, vainqueur de l’esclavage et de l’humiliation de l’homme, à ce devancier qui nous précède dans « la haute lumière où tout est vérité », nous devons un hommage universel, celui que méritent les créateurs d’amour, semeurs d’éternité.

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