À la mémoire des enfants
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L’enfant roi n’est peut-être pas né au XXe siècle. L’hypothèse est défendue par un groupe de chercheurs de l’Académie autrichienne des sciences dans un article de la revue britannique Nature du 16 novembre. En 2005, l’équipe découvre une sépulture abritant les corps très bien conservés de deux enfants, certainement des jumeaux morts une dizaine de mois après leur naissance. Le vestige date du paléolithique supérieur, soit de près de 27 000 ans. En 2006, dans la vallée du Danube, les mêmes scientifiques mettent au jour une tombe datée de la même ère, où gît la dépouille d’un bébé de 3 mois. Or les monuments funéraires érigés à la mémoire des enfants par les chasseurs-cueilleurs de l’âge de pierre sont extrêmement rares, comme si l’enfant était considéré alors comme quantité négligeable.
Dans un cas comme dans l’autre, des signes laissent à penser que la mort des enfants avait donné lieu à une cérémonie rituelle précise. Dans la première tombe, recouverte d’une omoplate de mammouth, des perles d’ivoire ont été retrouvées sur les squelettes des jeunes défunts. Ces derniers, comme celui de la deuxième sépulture, sont recouverts d’ocre rouge. « Tout indique que même les enfants étaient considérés comme des membres à part entière de la communauté », estime l’équipe scientifique. Les tombes sont le fait des communautés gravettiennes, des peuples qui ont évolué de la Russie à l’Europe centrale, et dont des traces ont été retrouvées jusqu’en France et en Italie. La finesse de leurs ornements est l’une des principales caractéristiques de ces sépultures.
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