Il faut sauver le soldat Déby Itno

Publié le 3 décembre 2006 Lecture : 2 minutes.

Dans le cadre d’une tournée africaine de deux jours, Dominique de Villepin, le Premier ministre français, n’est resté que quelques heures à N’Djamena, jeudi 30 novembre. Arrivé en début d’après-midi, il s’est immédiatement entretenu avec le président Idriss Déby Itno. Un geste politique fort qui traduit le soutien de la France à un régime tchadien affaibli par les rébellions. Et son désir de garantir la stabilité d’une région de plus en plus en proie à la violence avec, notamment, l’extension du conflit du Darfour.
« La France a une responsabilité spécifique vis-à-vis du Tchad. C’est dans ce sens que nous avons agi, comme nous avons été amenés à réagir très vigoureusement à Birao, en République centrafricaine (voir pp. 76-77) », a expliqué Villepin, qui a ensuite passé en revue un détachement de soldats français de l’opération Épervier (1 200 hommes), chargée d’apporter un soutien logistique à l’armée tchadienne. Le chef du gouvernement n’est pas reparti les mains vides. Il a obtenu l’accord de principe de Déby Itno au déploiement d’une « force hybride » le long de la frontière entre le Soudan, le Tchad et la Centrafrique. Mais avant de donner son feu vert définitif, le président tchadien souhaite obtenir des précisions supplémentaires. S’agira-t-il d’une mission ONU/Union africaine. De l’ONU seule ? De l’UA seule ?
Reste désormais à convaincre les Soudanais du bien-fondé de cette initiative – ce qui ne s’annonce pas facile. Les Centrafricains, pour leur part, y applaudissent des deux mains. Il est vrai que la France est militairement très impliquée dans la défense du régime chancelant de François Bozizé Mais il va falloir trouver – rapidement – des pays disposés à envoyer des soldats sur le terrain. Et arrêter un calendrier. Quoi qu’il en soit, la mise sur pied de cette force multilatérale permettra à la France, résolue à « sauver le soldat Déby », de ne pas apparaître en première ligne, tout en assumant ses responsabilités régionales.Autre motif de satisfaction pour Villepin : le président tchadien a accepté de faire un geste en direction de son opposition non armée, en invitant ses leaders à un « dialogue national », en vue de « défendre l’intégrité et la souveraineté nationale ». Reste, là encore, à en préciser les contours.
Le Premier ministre français s’est ensuite envolé pour l’Afrique du Sud, où il a rencontré le président Thabo Mbeki. Officiellement, l’entretien a porté sur le nouveau partenariat entre la France, l’Europe, et l’Afrique du Sud. Villepin s’est par ailleurs rendu dans le quartier-symbole de Soweto, haut lieu de la résistance à l’apartheid, et a prononcé un discours devant les étudiants de l’université de Witwaterstand. L’étape qu’il devait faire sur le chemin du retour au Congo-Brazzaville a été annulée. Le président Denis Sassou Nguesso se trouve actuellement à Paris, où il a été opéré, fin novembre d’une hernie discale.

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