Accords et désaccords dans la pêche mauritanienne

Les remous autour des partenariats conclus avec l’Union européenne et avec un groupe chinois perturbent la filière.

La filière industrielle compte 5 000 emplois contre près de 35 000 dans la pêche artisanale et côtière. © Marie-Laure Josselin/AFP

La filière industrielle compte 5 000 emplois contre près de 35 000 dans la pêche artisanale et côtière. © Marie-Laure Josselin/AFP

Publié le 11 février 2013 Lecture : 1 minute.

Le secteur halieutique est stratégique pour la Mauritanie. Principal pourvoyeur de devises après les mines, il représente 12 % du PIB du pays et entre 40 % et 50 % des recettes d’exportations. En 2011, d’après la Banque centrale, 1 million de tonnes de poisson et crustacés ont été pêchées pour un chiffre d’affaires de 126,2 millions d’euros. La filière industrielle compte environ 5 000 emplois directs et indirects, contre près de 35 000 dans la pêche artisanale et côtière.

Les armateurs du Vieux Continent dénoncent le texte, moins avantageux que le précédent.

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Partenaire historique, l’Union européenne (UE) a signé un nouvel accord avec la Mauritanie en juillet 2012. D’une durée de deux ans, le compromis porte sur plus de 300 000 t de poisson en échange d’une contribution annuelle maximale de 110 millions d’euros versée par l’UE (70 millions) et les armateurs (40 millions maximum). La somme est variable car ces derniers doivent désormais payer un montant proportionnel aux quantités capturées – auparavant, les prix étaient fixés à l’avance. C’est l’une des raisons de leur opposition au texte, qu’ils jugent bien moins avantageux que le précédent. Ils ont également l’obligation de pêcher à 20 milles des côtes (au lieu de 13 milles dans l’ancien accord) et d’embaucher 60 % de marins mauritaniens (contre 30 %). Résultat : les Européens désertent le pays. Selon un acteur local, à peine 20 % de la flotte habituelle vient charger du poisson à Nouadhibou (premier port mauritanien, au nord-ouest du pays), où l’activité portuaire, commerciale et hôtelière est perturbée.

Zones interdites

Avec le groupe chinois Poly Hondone Pelagic Fishery, les choses ne sont pas simples non plus. L’accord de vingt-cinq ans signé par l’État mauritanien en juin 2010 prévoyait un investissement de 100 millions de dollars (83,5 millions d’euros d’alors) pour la construction et l’exploitation d’une usine de transformation du poisson à Nouadhibou et l’embauche de 2 500 Mauritaniens. Cependant, selon les autorités, la société n’a pas respecté les zones de pêche interdites ni tenu ses promesses en matière d’emploi. Ce partenariat est en renégociation.

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