Boom de la téléphonie mobile

Publié le 3 décembre 2006 Lecture : 2 minutes.

En d’autres temps, le célèbre Hôtel Ivoire qui surplombe la lagune du côté de Cocody était le lieu de passage obligé des visiteurs prestigieux de la capitale économique. En état de délabrement depuis que ses gestionnaires ont du mal à trouver repreneur, il s’est métamorphosé en panneau publicitaire géant. Une énorme affiche couvre sept de ses étages. C’est Moov, le dernier-né du paysage de la téléphonie mobile ivoirien, qui s’est offert cette visibilité originale. « Soyez dans le Moov », déclare une jolie femme sur les pubs omniprésentes à Abidjan. « Phone feelings, libérez vos sensations », ordonnent à tous les carrefours celles du concurrent sud-africain MTN, le numéro deux du secteur, après le français Orange. Avec une quatrième licence, qui devrait être accordée en 2007, les télécoms sont en pleine expansion. La concurrence est rude, mais la demande forte avec déjà près de 3 millions d’utilisateurs du téléphone portable. Opérant depuis le 21 juillet 2006, le petit Moov est entré directement dans les offres de nouvelle génération, comme le GPRS, Edge, les MMS ou Internet, et multiplie les promotions en tout genre. Malgré la crise et la présence bien ancrée d’Orange et de MTN, c’est en Côte d’Ivoire qu’Atlantique Télécom, la maison mère, a voulu tester sa nouvelle marque, qui a pour ambition de conquérir les autres pays de la région.
En 2006, pour la deuxième année consécutive, le secteur des télécoms est celui qui a attiré le plus d’investissements étrangers, devant l’énergie et l’agroalimentaire, avec 47 milliards de F CFA sur 76 milliards au total. Créateur d’emplois, le secteur fait respirer un peu l’économie. Et permet à des petits boulots annexes de se développer, à l’image des « cabines téléphoniques ». Se fournissant directement de cartes en gros (100 000 ou 200 000 F CFA de recharge pour un prix à la minute moins élevé que les petites recharges de 500 ou 2 500 F CFA) auprès des opérateurs, des jeunes ou des femmes qui errent dans les endroits fréquentés louent leur téléphone au client, qui possède déjà un portable, mais s’en sert surtout comme répertoire. Avec bientôt un réseau connecté au satellite par Thuraya, certains opérateurs pourront même s’affranchir des difficultés posées par la séparation en deux du pays et pénétrer le milieu rural. Du côté des opérateurs mobiles, la crise est presque profitable, car « en période de tension, on téléphone beaucoup pour prendre des nouvelles », ironise un ministre.

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