Islamophobie, intégration et laïcité
Publié le 3 août 2008 Lecture : 1 minute.
J’ai lu avec beaucoup d’intérêt l’éditorial de Marwane Ben Yahmed intitulé « Islam, burqa et laïcité » (J.A. n° 2480).
MBY pose avec beaucoup de pertinence les incohérences du système français dans la gestion du fait religieux, et plus précisément de l’islam, dans une République se réclamant de la laïcité. Il est en effet difficile de concilier la vision positive et constructive du président Nicolas Sarkozy de prôner une laïcité qui ne stigmatise ni ne marginalise aucune religion avec l’attitude de certains milieux politiques, intellectuels et médiatiques visant à remettre en cause le libre exercice et la légitime référence à sa foi, conformément aux valeurs de liberté et de tolérance prônées par la République et stipulées dans la Déclaration universelle des droits de l’homme et des peuples.
L’acharnement de certains milieux français, politiques, intellectuels, médiatiques et même judiciaires contre la pratique de l’islam constitue un phénomène récurrent, dangereux pour la préservation de l’équilibre et de la stabilité au sein de la communauté multiculturelle française. Cette attitude « islamophobe » a été maintes fois dénoncée par le rapporteur spécial des Nations unies sur le racisme. Certains intellectuels et juristes, me semble-t-il, ont besoin de revisiter leur bréviaire sur l’exercice des droits fondamentaux individuels et collectifs dans une République laïque et démocratique pour, enfin, être plus en symbiose avec les valeurs de la République qu’ils prétendent défendre.
L’assimilation « strip-tease » qui requiert de toute personne d’origine étrangère qu’elle se « dénude » à l’entrée de la République pour marquer sa totale adhésion aux valeurs de celle-ci ne saurait être une bonne formule d’intégration dans une société appelée et à s’épanouir dans sa diversité ethnique et culturelle irréversible.
Babacar Ba, Genève, Suisse
