Égypte : Fitch abaisse une nouvelle fois la note
Fitch Ratings a abaissé la note souveraine de l’Égypte à long terme de B+ à B, assortie d’une perspective négative.
Près de deux ans après la fin de l’ère Moubarak, l’Égypte traverse l’une des pires périodes de turbulence des deux dernières années. La situation est grave, tant sur un plan politique que financier. Dernier signe de l’inquiétude des observateurs extérieurs, la décision de l’agence de notation Fitch Ratings d’abaisser la note souveraine de l’Égypte à long terme de B+ à B, assortie d’une perspective négative. Depuis janvier 2011, c’est la quatrième fois que Fitch dégrade la note du pays d’Afrique du Nord.
La faiblesse de l’économie continue d’impacter négativement les revenus de l’État.
L’agence souligne notamment que la situation budgétaire s’est dégradée, avec un déficit des administrations publiques qui s’est creusé à 10,7% du PIB pour l’année fiscale 2012 (terminée en juin) alors même que les données pour les cinq premiers mois de 2013 prévoient une nouvelle détérioration. Les dépenses en subventions, le paiement des intérêts et la masse salariale du secteur public sont en hausse tandis que la faiblesse de l’économie continue d’impacter négativement les revenus de l’État. Fitch prévoit que le déficit passera à 11,2% en 2013 et que la dette des administrations publiques pourrait atteindre 84% du PIB.
Contrôles de capitaux
La pénurie de devises a incité les autorités à resserrer les contrôles de capitaux. Des entrées de devises substantielles de la part de certains bailleurs bilatéraux comme le Qatar ont permis de garder des réserves d’environ trois mois de paiements, mais en l’absence de financement associé à un programme du FMI, Fitch souligne qu’il est possible que la dépréciation et le déclin des réserves continue, ce qui engendrerait une aggravation de l’inflation, sachant que l’économie est très dépendante des importations, ainsi qu’un alourdissement de la facture des subventions.
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Transition politique
Selon l’agence, « bien qu’elle ait réalisé des progrès significatifs, la transition politique a parfois été mal gérée et a ouvert de sérieuses divisions dans la société, contribuant à des explosions sporadiques de violence ». Elle souligne que les élections législatives d’avril représentent un passage particulièrement délicat. Les conditions politiques compliquent la gestion économique, comme en témoigne la décision du FMI de retarder son programme. Ce dernier pourrait bien être reporté jusqu’à après les élections.
La croissance réelle du PIB devrait s’établir en moyenne à 3,3% en 2013/2014, un niveau que Fitch juge « bien en deçà du rythme nécessaire pour générer suffisamment d’emplois pour les 700 000 nouveaux entrants sur le marché du travail chaque année ». Seul point positif relevé par l’agence : la faiblesse de l’endettement extérieur qui lui évite une dégradation plus importante.
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