Avis de tempête sur l’Afrique
Sale temps pour les opérations de maintien de la paix de l’ONU sur le continent. Décidé le 30 juillet, le retrait des quelque 1 700 Casques bleus déployés depuis huit ans le long de la frontière entre l’Érythrée et l’Éthiopie ouvre la voie à la possibilité d’une nouvelle guerre entre ces deux voisins. En cause, selon le Conseil de sécurité, l’absence de toute volonté de paix de la part d’Asmara, qui entrave systématiquement les mouvements des forces onusiennes, et d’Addis-Abeba, qui refuse toujours d’avaliser l’arbitrage de 2002 sur la localité de Badmé.
Parallèlement, le Conseil a dû faire face, fin juillet, au chantage de ceux de ses membres qui se sont efforcés de lier le maintien de l’Unamid au Darfour (26 000 hommes) au gel des poursuites que le procureur de la Cour pénale internationale (CPI) souhaite engager contre le président soudanais El-Béchir. Les « anti-CPI » sont actuellement en position de force à New York avec le Vietnam, la Libye et l’Afrique du Sud (membres non permanents du Conseil), soutenus ouvertement par la Chine et la Russie.
Enfin, le maintien par le secrétaire général Ban Ki-moon de son envoyé personnel pour le Sahara occidental, Peter Van Walsum, en dépit de l’opposition de l’Algérie et du Polisario, paralyse pour l’instant toute perspective de reprise des pourparlers de Manhasset. Dans un document distribué en avril 2008 aux membres du Conseil, le diplomate néerlandais avait jugé « irréaliste » l’option de l’indépendance pour ce territoire et appelé le Polisario à y renoncer.
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