Rivalités diplomatiques en Perse
Pour le commun des mortels, les relations diplomatiques entre la France et la Perse au XVIIIe siècle se résument à ce que Montesquieu nous a laissé entrevoir dans ses truculentes Lettres persanes, parues initialement sans nom d’auteur, à Amsterdam, en 1721. C’est justement à cette période que le drogman (interprète) Étienne Padery est dépêché par l’ambassade de France à Constantinople pour accompagner Mohammed Rezâ Beg à Versailles, où devait être renégocié un traité commercial plus favorable aux Français. Mais le traité est l’objet d’âpres discussions, rendues encore plus difficiles par la rivalité de deux représentants français, l’ambassadeur officiel, Ange de Gardane, établi à Ispahan, et son consul de Chiraz, Étienne Padery (qui a gravi les échelons entretemps).
Issu d’une thèse soutenue sous la direction du très savant Jean Calmard, le livre d’Anne-Marie Touzard restitue l’activité diplomatique du début du XVIIIe siècle. Alors que l’époque était incertaine, des hommes de conviction vont déployer une énergie remarquable pour doter la France de privilèges que la situation d’alors, caractérisée par l’instabilité politique, rendait aléatoires.
Le Drogman Padery, émissaire de France en Perse (1719-1725), de Anne-Marie Touzard, éditions Geuthner, 318 pages, 32 euros.
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