Domingo à la tête du foot malien
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Le tout nouveau patron de la Fédération malienne de football (FMF), élu le 26 juin, n’est pas un inconnu. Même s’il a raccroché depuis fort longtemps, on se souvient encore de Salif Keita. De son histoire. De sa carrière. Il boucle ses classes de footballeur dans un square du quartier populeux de Ouolofobougou, à Bamako. Rejoint le Real local où il se fait un nom : Domingo. Quitte le Mali en septembre 1967 et rallie Saint-Étienne dont il fait la gloire du club cinq ans durant. Au faîte de la notoriété en France, Salif Keita répond à l’offre de l’Olympique de Marseille, qui lui demande d’opter pour la nationalité française. Il refuse, fait ses valises et se retrouve à Valence, en Espagne. Deux ans plus tard, le voilà à Lisbonne où il signe en faveur du Sporting. En avril 1979, marié à Fanta Kaba depuis 1972 et père de famille, il s’embarque cette fois-ci pour l’Amérique et s’installe à Boston, où il se met au soccer tout en postulant à un bachelor degree en Business Administration, qu’il décroche.
L’exil prend fin en septembre 1985. Domingo retrouve Bamako, « plante » sa tente sur les rives du Niger où il édifie un coquet complexe hôtelier et fonde le Centre sportif Salif-Keita consacré à la formation des jeunes talents. Mais, malgré ses multiples tentatives, il ne parvient pas à mettre ses compétences et son savoir-faire au service du football de son pays. En janvier 2002, le Mali accueille la Coupe d’Afrique des nations, dont les lendemains s’avéreront mouvementés.
De février 2002 à juin 2005, quatre ministres de tutelle se succèdent. La FMF change de dirigeants, et la sélection nationale, quatre fois d’entraîneur. La crise culmine le 27 mars dernier, lorsque le Mali, dominé à domicile par le Togo (1-2), perd toute chance de qualification pour le Mondial et la CAN 2006. Des émeutes éclatent à Bamako et font d’énormes dégâts.
La guérilla s’installe entre Moussa Balla Diakité, le ministre des Sports, et Tidiani Niambélé, le président de la FMF. Le 4 juin, les députés se mêlent de la partie. Le 20, Moussa Diakité est démis de ses fonctions et remplacé par Nathié Pléa. Le 26, Niambélé jette l’éponge. Ses pairs du bureau fédéral sont désavoués. Des élections sont organisées. Salif Keita affronte Moussa Konaté, le président du COB (Club olympique de Bamako). Il l’emporte par 17 voix contre 6. À 59 ans, Domingo, l’enfant de Ouolofobougou devient président de la fédération. Autour de lui, une équipe inédite où l’on retrouve d’anciens joueurs comme Karounga Keita, Abdoulaye Diawara « Blocus », Bréhima Traoré, Mamadou Kaloga, Mady Kamissoko, le colonel Baba Diarra et Me Amadou Camara. Quand Salif déclare : « Le football aux footballeurs », personne ne peut croire qu’il s’agit là d’une vaine parole.
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