Derrière le voile

Publié le 3 juillet 2005 Lecture : 2 minutes.

L’Algérie cultive le mystère. Son passé, ses figures historiques, sa société, ses hommes politiques, ses capitaines d’industrie ou son évolution représentent, à bien des égards, une énigme. Les zones d’ombre sont légion, les arcanes du pouvoir plus secrets qu’ailleurs. Pays de rumeurs, au fonctionnement pour le moins opaque, il ne se livre pas facilement à celui qui souhaite s’y intéresser. Ici, le mot « certitude » paraît déplacé. La réalité relève souvent du désir, l’info et l’intox se mêlent inextricablement. « Le canal algérien, c’est comme Canal +. Mais personne n’a de décodeur », m’expliquait un ami algérois. Champions du piratage et du « système D », les Algériens eux-mêmes éprouvent toutes les peines du monde à décrypter leur pays.

Répondre à la question « où va l’Algérie ? » constitue donc une gageure. Les plus pessimistes – ou les plus mal intentionnés – vous diront qu’elle se dirige droit dans le mur. Et pour étayer leur démonstration, ils utiliseront le lexique habituel : corruption, misère, chômage, tabous, archaïsme, sous-éducation, terrorisme… Un refrain usé et usant, qui, s’il repose évidemment sur une réalité, n’en est pas moins réducteur. Les autres, dont nous faisons partie, préféreront vous parler de la formidable capacité de ce pays à sortir vainqueur des pires épreuves. Des épreuves qui auraient mis à genoux beaucoup d’autres nations. La guerre de libération, les émeutes d’octobre 1988 ou la décennie noire en constituent les plus connues. En Algérie, le sang a coulé plus que n’importe où ailleurs au Maghreb. Les cicatrices sont innombrables. La plupart des blessures ont été pansées, d’autres restent ouvertes. Mais l’Algérie est toujours debout. Et le mérite n’en revient pas particulièrement à ses dirigeants, mais à ce peuple passé maître dans l’art de se tirer d’affaire et de chercher en permanence à aller de l’avant.

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Ceux qui ont connu l’Algérie de la fin des années 1990 peuvent mesurer le chemin parcouru. Ceux qui connaissent, ou pensent connaître, celle de 2005 savent qu’elle a encore bien des chantiers à mettre en oeuvre. L’objectif de ce « Plus de l’intelligent » est de vous emmener à la rencontre de ce pays fascinant et de ses acteurs. Une visite guidée d’Alger à Sétif en passant par Annaba ou Béjaïa. Et une radioscopie – que nous espérons fidèle – de ses forces et de ses faiblesses, de ces hommes et de ces femmes qui y vivent ou qui en sont partis, mais qui, tous, ont noué un lien indestructible avec la « mère patrie ». En espérant que nous aurons réussi à lever le voile sur ce géant du Maghreb si particulier…

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