Biwater soigne son image

Vaste opération de lobbying de la compagnie britannique.

Publié le 3 juillet 2005 Lecture : 2 minutes.

Irritée par ses déboires dans la reprise des concessions de gestion des services de l’eau en Afrique, la compagnie privée britannique Biwater s’est lancée dans une vaste opération de lobbying auprès des leaders du G8 et des chefs d’État africains, à quelques jours du sommet de Gleneagles. L’opérateur a lancé une campagne d’information dans la presse africaine pour dénoncer la gestion publique des projets de développement. « Quand l’aide circule par les tuyaux politiques, il y a souvent des fuites », peut-on lire dans la publicité du groupe. Principale cible : le gouvernement tanzanien, qui a interrompu, en mai, son contrat de gestion des services d’eau de Dar es-Salaam et des villes environnantes moins de deux ans après son démarrage, alors que le projet – qui prévoyait l’installation d’un nouveau système d’adduction – courait sur une période de dix ans. Les autorités tanzaniennes justifient leur décision en expliquant que « les services aux usagers se détérioraient » et que la société n’avait pas répondu aux attentes en matière de « quantité et de qualité des services ». Ce que conteste Larry Magor, directeur général de Biwater, qui a indiqué qu’il était en discussion avec les avocats du groupe pour étudier les moyens de recouvrer ses investissements – 4,1 millions de dollars – après ce qu’il a appelé « une rupture abusive du contrat ». Biwater n’en est pas à ses premiers déboires en Afrique : en 2003, le Congo-Brazzaville n’a pas voulu renouveler sa concession de la Société nationale de distribution d’eau (SNDE), invoquant le non-respect des clauses de reprise de la société publique, Biwater cherchant notamment à augmenter les prix des services aux usagers.
Plusieurs ONG remettent en cause les projets de privatisation du secteur vital de l’eau dans les pays du Tiers Monde, qui sont imposés par le Fonds monétaire international (FMI), la Banque mondiale et l’Union européenne dans le cadre des réformes d’ajustement structurel et contre une promesse d’allègement de dette. Le ressentiment contre des monopoles privés sur l’eau va croissant, donnant lieu à des manifestations en Amérique du Sud, en Afrique, aux Caraïbes et en Asie. Du côté de Biwater, on tient à faire valoir le succès de la reprise de la concession de la Greater Nelspruit Utility Company (GNUC), en Afrique du Sud, en partenariat avec Sivukile, un groupe modèle du Black Empowerment. Mais, là encore, les populations dénoncent l’augmentation des tarifs de l’eau…

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