Bikini obligatoire

Publié le 3 juillet 2005 Lecture : 1 minute.

Que des bikinis à «Tahiti Beach Club » ! Dans ce lieu de villégiature casablancais, il faut dorénavant montrer patte blanche. « Son nombril plutôt ! » précise Saïda B., une jeune casablancaise. Et pour cause, à la porte de « Tahiti Beach Club », une plaque annonce, noir sur blanc, que le port d’une tenue sportive ou d’un maillot de bain est obligatoire. C’est ainsi que cette jeune dame, portant le voile, s’est vu d’une manière plus ou moins courtoise interdire de mettre les pieds sur le sable de cette plage.
L’hôtesse d’accueil de la première porte de « Tahiti Beach Club » lui a expliqué que l’accès est réservé aux seuls membres. Lorsqu’elle a exprimé son souhait de faire partie des adhérents, la réponse de l’hôtesse a été claire et nette : « On a fait le plein. On a arrêté la liste d’inscription. »
Mais Saïda B. n’est pas de celles qui baissent facilement les bras. Elle a tenté une nouvelle chance auprès de la deuxième porte de « Tahiti Beach Club », où elle a eu une autre version. Cette fois-ci, l’hôtesse a informé la jeune femme des modalités d’accès, à savoir 4 000 dirhams d’abonnement annuel au club.
De fil en aiguille, l’hôtesse lui a demandé si elle n’a pas de problème à se retrouver avec des gens en maillot. Une manière comme une autre de la dissuader de devenir membre du club. « En fait, l’accès est aujourd’hui réservé aux seuls membres depuis l’éclatement récent d’un scandale. Une femme voilée a été choquée de découvrir des baigneuses étrangères bronzant nues, précisément derrière le restaurant », a raconté cette jeune hôtesse à Saïda B. Et d’ajouter : « On vient à la plage pour nager et lézarder sur le sable. Je ne vois pas ce qu’une femme voilée viendrait faire ici ! » Saïda B. a fini par rebrousser chemin. Certains se demandent s’il ne s’agit pas là d’une nouvelle forme de discrimination.

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