Au pays du dialogue interreligieux

Publié le 3 juillet 2005 Lecture : 1 minute.

Les Tunisiens sont à 99 % musulmans. La communauté juive, qui comptait plus de 100 000 personnes au début du XXe siècle, s’est beaucoup réduite depuis l’indépendance en 1956 et les conflits israélo-arabes successifs. Elle ne compte désormais plus que 2 000 âmes. Quant à la communauté des chrétiens, elle rassemble une poignée de fidèles européens ou d’Afrique subsaharienne (en majorité des étudiants). Sur les 20 000 catholiques que compte le pays (0,20 % de la population), seuls 1 000 sont pratiquants.
En 1930 eut lieu à Carthage un congrès eucharistique qui choqua fortement la population musulmane, tant le prosélytisme y était évident. En créant l’Institut des belles-lettres arabes (Ibla), institution encore en activité, les Pères bancs ont atténué les retombées de cet événement. C’est un membre de cette société missionnaire, le père Michel Lelong, qui, en 1956, a organisé une rencontre trilatérale des jeunes : musulmans, chrétiens et juifs.
Depuis, le dialogue interreligieux a été une constante dans le pays. Ainsi, avant d’être transféré à Rome en 1964, le Pontificio Istituto di Studi Arabici e d’Islamistica (Pisai) était basé à La Manouba, près de la capitale. La visite du pape Jean-Paul II, le 14 avril 1996, à Tunis, a donné plus de poids encore à ce dialogue. Lors de son discours à Carthage, devant les évêques de la conférence épiscopale, le défunt pape a rappelé les points importants concernant l’ouverture à l’autre, le respect mutuel… Sa mort a été ressentie avec beaucoup de tristesse par les Tunisiens, qui n’ont pas oublié son opposition aux guerres du Golfe, en 1991 puis en 2003, ainsi que ses gestes, nombreux, en direction du leader palestinien Yasser Arafat.

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