3 questions à Odoardo Como

Chargé de la coopération économique, délégation de la Commission européenne en Tunisie

Publié le 3 juin 2007 Lecture : 2 minutes.

Jeune Afrique : quelle est l’activité de la Commission européenne en Tunisie ?
Odoardo Como : Notre délégation comprend une cinquantaine de personnes qui, dans leur grande majorité, travaillent sur les projets de coopération entre l’Europe et la Tunisie. La totalité de l’aide bilatérale pour la période 2007-2010 porte sur 300 millions d’euros. Dans le cadre de l’accord d’association de 1995, ces budgets viennent en appui aux efforts de libéralisation de l’économie, de développement du secteur privé et de mise en uvre de la stratégie nationale en matière d’éducation et de formation professionnelle. À quoi s’ajoute la politique de « voisinage » qui représente un approfondissement du Processus de Barcelone. Elle prévoit une coopération encore plus large, sur de nombreuses questions touchant, outre l’économie, à la culture, la justice, la sécurité et l’immigration.

Comment jugez-vous la marche de l’économie tunisienne ?
Elle est avant tout marquée par une gestion assez prudente des équilibres macroéconomiques. Grâce à quoi le pays bénéficie d’une bonne croissance ; le déficit budgétaire est sous contrôle, tout comme l’inflation, qui se situe sous la moyenne de la région, malgré la hausse des prix du pétrole brut. Il y a eu, ces dix dernières années, une accélération des réformes pour améliorer l’environnement des affaires. Cela est traduit par un vaste mouvement de mise à niveau, suivant l’expression consacrée, c’est-à-dire de modernisation industrielle, de privatisation et de simplification administrative. Ces évolutions se poursuivent. Il y a par exemple un nouveau projet de loi qui vise à ouvrir le capital des sociétés d’assurances aux investisseurs étrangers en éliminant le plafond actuellement fixé à 49 % des actions. Est également en cours depuis longtemps une suppression progressive des tarifs douaniers sur l’ensemble des produits manufacturés, qui doit être totale d’ici à la fin 2007.

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Et demain ?
La modernisation continue, mais il me semble que le rythme est un peu plus lent. Si l’on exclut les investissements exceptionnels, qui proviennent essentiellement des privatisations et du secteur de l’énergie, les flux d’investissements étrangers montrent une certaine stagnation dans d’autres domaines. La croissance de l’économie reste satisfaisante, notamment grâce à l’augmentation de la consommation des ménages. Mais il faut retrouver le chemin des investissements productifs, créateurs d’emplois. Compte tenu des efforts de formation en cours, une augmentation importante du nombre de diplômés est attendue dans les prochaines années, et il faudra que le marché de l’emploi puisse l’absorber. La solution est évidemment de poursuivre les réformes, améliorant les conditions pour l’investissement privé, continuant la modernisation d’un secteur financier encore fragile, poursuivant la libéralisation d’autres secteurs, y compris le commerce.

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